Le NPA a décidé département par département de sa politique pour ce scrutin et une grande majorité de comités a décidé de « passer un tour ». De nombreux comités ont jugé que la campagne des cantonales n'était pas un point de passage obligé de la bataille politique globale. Au passage, la nécessité de financer localement les candidatures n'a pas été un facteur encourageant pour un parti qui ne roule pas sur l'or, loin s'en faut.
Le NPA soutenait des candidatures dans environ 200 cantons sur un total d'environ 2000 renouvelables. Il s'est présenté seul dans 80 cantons et dans 120 cantons, il participait à des coalitions unitaires (accords de répartition, accords unitaires avec diverses formations à la gauche du PS). Ainsi 10 % de l'électorat concerné (moins de 4 % de l'électorat national) avait la possibilité de voter pour une candidature soutenue par notre parti. Impossible dès lors évidemment d'en tirer des leçons nationales limpides.
L'autre difficulté réside dans les possibilités de comparaison avec un scrutin du même type. Il faut remonter à 2004. A cette époque, ni le NPA si le Front de gauche n'étaient constitués. La LCR était peu présente et Lutte ouvrière qui avait présenté plus de candidats à l'époque, a cette fois fait le choix de ne pas se présenter. Mais surtout, en 2004, les élections cantonales étant couplées avec les régionales et du coup, l'abstention était de 36 % environ, soit tout de même 20 points de moins qu'en 2011, ce qui est loin d'être négligeable.
On peut toutefois noter quelques tendances. Les résultats sont décevants pour les comités du NPA qui se sont lancés. La moitié de nos candidat-e-s enregistre un résultat situé entre 2 et 4 %. On peut toutefois noter certains chiffres plus élevés, notamment dans des cantons où le NPA était représenté par une personnalité connue et implantée de longue date ou dans certains cantons, ruraux notamment, où l'abstention était nettement plus basse. Citons par exemple les candidatures d'Alain Laffont, conseiller municipal de Clermont Ferrand, qui obtient 9,6 %, celle de Christine Gaucher dans le Lot, 6,69 %, ou d'Ignace Garay à Fumel, 5,18 % .
Il n'en demeure pas moins que, là où il était présent, le NPA n'a pu mobiliser les abstentionnistes qui sympathisent avec ses idées. C'est notamment ce que souligne l’intéressante étude de l'IFOP qui montre que le NPA dispose d'une réserve électorale assez importante, notamment dans la jeunesse et les classes populaires, et peut espérer des scores bien plus importants dans des élections où la mobilisation de ces catégories de la population s'opère.
Les coalitions unitaires auxquelles participait le NPA sous diverses formes ont enregistré des résultats plus importants, entre 6% et 18% et dans quelques cas au-delà. Dans l'Aude par exemple, Nadine L'Henoret – candidate du NPA avec un objecteur de croissance comme suppléant, dans le cadre d'un accord de répartition avec le Front de gauche obtient 16,29 %. Denis Fric, du NPA, soutenu par le Front de gauche, la FASE et les alternatifs, a obtenu 18,1 % dans le 13e canton de la Creuse. Les candidat-e-s du NPA, dans le cadre d'accords unitaire obtiennent ainsi des résultats analogues à ceux des autres partis concernés par l'accord unitaire.
Fred Borras