Publié le Jeudi 26 janvier 2012 à 16h03.

Déclaration de Philippe Poutou. Hollande et son programme, un couteau sans lame.

Après avoir, dimanche, au Bourget, désigné la finance comme son adversaire, aujourd'hui, Hollande a adopté le profil bas pour tenter de donner un contenu à son objectif déclaré, « donner du sens à l'austérité ».

Son programme est sans ambiguité, la priorité va à la réduction des déficits qu'il s'engage à faire passer d'abord à 3 % en 2013 et à 0 % à la fin de son quinquenat, en 2017, s'il est élu. Le discours de gauche du dimanche est là pour faire accepter l'austérité. Et lui aussi nous promet la relance de la croissance en augmentant la compétitivité.Il a certes confirmé les 60 000 emplois d'enseignants, mais il ne s'agit pas d'embaucher dans la fonction publique mais de redéployer des postes. Il se propose d'égratigner les plus riches en créant une tranche supérieure pour l'impôt sur le revenu  qui ne concernerait que les 0,5 % les plus riches. Il promet de faire payer plus d'impôts aux multinationales en diminuant ceux des PME et de supprimer des niches fiscales. Mais tout ça reste dans le flou le plus absolu.

Rien sur le Smic, rien sur les salaires, les pensions et les minimas sociaux. Pas question de revenir sur les attaques de la droite contre les retraites. Rien non plus pour garantir à toutes et tous un emploi. Rien non plus pour sortir du nucléaire.

Il s'engage sur le mariage homosexuel et le droit de vote des étrangers, mais seulement aux élections municipales, ou sur la laïcité en proposant d'inscrire la loi de 1905 dans la constitution, mais en continuant à respecter le statut particulier de l'Alsace-Lorraine. Espérons que ce ne seront cependant pas que des promesses.

La finance n'a pas trop à s'inquiéter.

 Le 26 janvier 2012.