Des délégations du NPA et de Lutte ouvrière se sont rencontrées lundi 9 juillet afin d’échanger sur les élections européennes de 2019.
Il s’agissait pour le NPA de discuter de comment exprimer la colère des mobilisations contre Macron, avancer des éléments de rupture avec l’Union européenne, défendre des revendications pour les droits des migrantEs, et des éléments plus propagandistes contre le système capitaliste, pour une autre Europe des travailleurEs et des peuples. Nous avons proposé à LO de mener cette campagne ensemble si nous arrivons à un accord politique.
La question de l’Union européenne
Les camarades de LO se sont dits prêts à « dénoncer l’Union européenne », ce qui change du discours habituel qui considère l’UE comme une « diversion », mais ils nous accusent néanmoins, lorsque nous exprimons la nécessité de rompre avec ses traités, de nous adapter au discours anti-européen de l’extrême droite.
De notre côté, au contraire, nous préférons que l’Union européenne « pète » sous la pression des mobilisations des peuples contre le libéralisme et contre les banques, plutôt que sous celle de l’extrême droite ou par les contradictions qui existent entre les capitalistes.
De plus, contrairement à ce que croient les camarades de LO, en France, la pression idéologique dominante n’est pas anti-européenne mais, au contraire, celle de Macron et des partis dominants qui veulent renforcer la place de l’impérialisme français en Europe et dans le monde grâce à l’UE. Pour nous, les éléments de rupture avec l’UE sont aussi une façon d’exprimer une démarche transitoire de rupture avec le capitalisme.
Agitation, propagande et programme
Les camarades de LO ont insisté sur les aspects propagandistes de la campagne à mener : « faire campagne contre le capitalisme, pour renverser le système et pour le communisme ». Sans y être opposés, nous estimons en revanche que les camarades en viennent à sous-estimer l’importance de relayer les mobilisations, contre les reculs sociaux, notamment la future réforme de la protection sociale, contre l’Europe forteresse, en solidarité avec les migrantEs, avec la nécessité de mettre en avant des revendications transitoires pour la réquisition du secteur bancaire, l’interdiction des licenciements, en défense des droits des femmes (en particulier sur la question de l’IVG), la planification écologique, etc. Le principal point d’accord avec LO porte sur la nécessité que les travailleurEs reprennent leurs affaires en main, pour une lutte d’ensemble contre le gouvernement et le patronat.
Quelle campagne commune ?
Nous avons insisté sur la difficulté, dans la situation actuelle, d’être audibles, alors que la droite et l’extrême droite sont en position de force en Europe. Nos campagnes présidentielles respectives ont montré comme il est difficile d’apparaître comme une force alternative crédible par rapport à la droite, l’extrême droite et la gauche réformiste, en particulier celle qu’incarne Mélenchon. C’est là tout l’enjeu de ces prochaines échéances électorales : y faire exister une campagne anticapitaliste et internationaliste contre Macron et l’Europe forteresse. Nous pensons que ce serait plus facile de le faire ensemble. Suite à ce premier échange, nous leur avons proposé une nouvelle rencontre en septembre, et un débat entre nos deux organisations aura lieu lors de notre université d’été.
Joséphine Simplon et Antoine Larrache