Après la sécurité et l’immigration, Sarkozy a centré son discours sur les « frontières » lors du meeting de Toulouse, le 29 avril dernier. « En 1995, le grand sujet, ça a été la fracture sociale. En 2007, c’était le travail. En 2012, c’est la question des frontières. Mon projet, c’est de remettre les frontières au cœur de la politique », a-t-il insisté, célébrant la « fierté d’être français » et l’« esprit national », opposés au « nationalisme, au libre-échange ». Thèmes repris le lendemain à Avignon, où il s’est livré à une charge contre l’Europe, devenue pour lui « l’Europe passoire, ouverte à tous vents, où n’importe qui peut faire n’importe quoi » et prévenant que si cela continuait il rétablirait « les contrôles aux frontières de la France » et revendiquant haut et fort le fait d’être « fier d’être français ».
À quelques jours du second tour, Sarkozy totalement décomplexé fait des appels de plus en plus clairs à l’électorat du Front national, en reprenant, dans ses derniers meetings des thèmes entiers défendus par Marine Le Pen comme « l’Europe des nations » et même son programme « culturel » lorsqu’il revendique le « droit de citer Charles Péguy ou Victor Hugo », la « défense du français » et de « notre patrimoine culturel ».
Face à cette surenchère de thématiques frontistes, le candidat du Parti socialiste, François Hollande, semble mal à l’aise et sa seule réponse au nationalisme ou au souverainisme est un patriotisme revendiqué. Ce qui est loin d’être une réponse à la politique de boucs émissaires, raciste et de division, que prônent Sarkozy et Le Pen.
Pour nous anticapitalistes, la nation et les frontières ne sont que les moyens de tromper les peuples au service des puissants et des exploiteurs. Et trop souvent, c’est sur les champs de bataille que ceux d’en bas ont payé le prix fort de ces idéologies nationalistes. Solidarité internationale entre les travailleurs et les peuples du monde entier !
Sandra Demarcq