En Petite Camargue et dans le Beaucairois (30), quatre collèges ont le triste privilège de voir siéger un représentant du Front national, au conseil d’administration de leur établissement. Le résultat de tractation occultes entre le président PS du Conseil départemental et la droite locale.
Certes, ces élus du FN siègent dans des zones où leur parti dépasse électoralement les 50 % d’électeurs (Beaucaire, Vergèze, Vauvert). Et l’argument autojustificatif « ce sont des élus de la République... » est autant employé par la gauche que par la droite. Un argument fallacieux qui donne de la légalité à un parti fasciste : le FN reste un parti dangereux, même lorsque ses scores électoraux sont importants.
La gauche, qui préside le Conseil départemental, n’avait aucune obligation de donner mandat aux élus du FN pour représenter le département dans les collèges. En agissant ainsi, elle participe à la campagne de dédiabolisation chère à Marine Le Pen, qui tente de faire oublier la véritable nature de sa formation : un parti qui véhicule la haine de l’autre dès lors qu’il est différent, et qui prône l’exclusion sociale et raciale.
Empêché d’entrer...
Mais l’annonce en mai dernier de cette promotion des élus FN a immédiatement suscité des réactions. L’intersyndicale gardoise a rédigé une déclaration de protestation, et les syndicats FSU, CGT et SUD ont appelé à boycotter les CA où devait siéger un élu fasciste. Mais dans les établissements, cet appel n’a malheureusement pas été suivi, les enseignants comme les parents d’élèves ayant préféré se contenter de déclarations préliminaires lues en séance.
Le RAAGe (Réseau anticapitaliste et autogestionnaire) a appelé à se rassembler à l’entrée du collège de Vergèze, pour le premier CA dans lequel devait siéger un élu FN, en juin puis en septembre. Une cinquantaine de personnes ont répondu à l’appel la première fois, un peu moins la seconde. Et la volonté des participantEs de bloquer la porte d’entrée ont conduit la gendarmerie à mobiliser des forces aussi importante que le nombre de participants pour faire entrer l’élu FN dans le collège. Cette forte concentration de forces policières, provocatrices à l’égard des manifestantEs, a même provoqué des affrontements assez violents.
Empêché d’entrer, le FN a porté plainte pour entrave à l’exercice d’un mandat électif. Le RAAGe ne se décourage pas pour autant, et a appelé à un nouveau rassemblement devant le collège ce lundi 2 novembre, ainsi qu’à un meeting antifasciste trois jours plus tard à Vauvert1.
Correspondant
- 1. Jeudi 5 novembre à 18 h salle Frédéric-Mistral.