Le 12 février, une quinzaine de Kurdes (dont deux à Toulouse) ont été arrêtés par la police antiterroriste, et sont depuis gardés au secret. Ils sont accusés d'extorsion de fonds pour financer le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une lutte pour la reconnaissance des droits du peuple kurde. Le prétexte du danger terroriste est une nouvelle fois utilisé pour réprimer un mouvement politique, comme cela avait été le cas pour Aurore Martin.On ne peut que s'interroger sur les moyens disproportionnés mis en œuvre pour cette opération, alors que l’État français ne prend pas de telles mesures pour retrouver les meurtriers et commanditaires des assassinats de Leyla, Sakine et Fidan, les trois militantes du PKK abattues froidement en plein Paris début janvier.Il faut noter que ces arrestations ont été menées pendant que le ministre des Affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu, était reçu par Laurent Fabius. Il est clair que le gouvernement Ayrault continue la politique de collaboration répressive avec les autorités turques menée par ses prédécesseurs. Le harcèlement des militants kurdes est ainsi systématique lors des visites officielles des autorités turques en France. Les militants kurdes arrêtés sont poursuivis dans le cadre d'une procédure d’exception : possibilité d'une garde à vue de 96 h, dont 72 h sans avocat, pas de contacts avec les familles, jugement par un tribunal d’exception… Ils risquent jusqu'à trente ans d'emprisonnement. Il faut nous mobiliser contre ces procédures d'exception et affirmer notre solidarité avec les camarades kurdes arrêtés. C'est pourquoi le NPA s'associe au comité de soutien mis en place par la communauté kurde. Nous ferons tout pour élargir ce soutien à toutes les forces politiques et sociales de la région toulousaine.Clémence Durand et Laurent Marty
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