Les semaines se suivent, et se ressemblent malheureusement. C’est ainsi que samedi dernier, lors de l’Acte 28 des Gilets jaunes, de nombreux cas de violences policières ont été recensés : contre des manifestantEs, contre des journalistes, contre des passantEs… Dans plusieurs villes, les forces de répression ont en outre procédé à de nombreuses arrestations, comme à Paris où ce sont des dizaines de personnes qui ont été interpellées et maintenues en garde à vue. Quatre camarades du NPA ont ainsi fait les frais de cette répression policière et judiciaire, avec des gardes à vue de 48 heures et des défèrements pour le seul fait d’avoir eu en leur possession des équipements de protection face aux gaz lacrymogènes. Rien que le minimum nécessaire pourtant, lorsque l’on sait que la stratégie policière consistant à inonder les manifestations de gaz pour tenter de les disperser, ou tout simplement de les empêcher, est devenue la norme.
Et c’est précisément parce que l’on voudrait nous imposer toute ces formes de violences comme une nouvelle norme qu’il est essentiel de ne pas baisser les yeux, ni les bras, faute de quoi nous perdrons toujours plus de droits, dont celui de manifester. Ne pas se résigner : c’est ce qu’ont décidé de faire de nombreux collectifs, dont celui des « MutiléEs pour l’exemple », créé à la fin du mois d’avril, qui regroupe aujourd’hui 38 personnes mutilées par la police et la gendarmerie au cours des derniers mois, et qui appelle à une grande manifestation le 2 juin à Paris (11h à Bastille). « Handicaps, séquelles, cicatrices, douleurs, traumatisme et nuits blanches ne nous feront pas taire », déclare le collectif, qui revendique notamment l’interdiction de l’usage des LBD, des grenades manuelles de désencerclement (GMD) et des grenades GLI-F4 (qui contiennent une charge explosive de TNT).
Nous n’abandonnerons pas les milliers de blesséEs et les dizaines de mutiléEs. Nous n’oublions pas Rémi Fraisse et Zineb Redouane, ainsi que tous les habitantEs des quartiers populaires, la plupart du temps des jeunes, tués par les forces de répression. Nous refusons l’impunité des assassins, des éborgneurs et de ceux qui leur donnent des ordres. Nous ne renoncerons pas à notre droit de manifester. Nous serons donc dans la rue le 2 juin, contre la répression, avec les mutiléEs.
Julien Salingue