Chaque jour qui passe confirme l’illégitimité de ce gouvernement de voleurs, de menteurs et de crapules. Le 15 septembre, l’Assemblée nationale a été le théâtre d’une de ces mascarades qu’affectionne la classe politique. Prenant quelques libertés avec le règlement, le président de cette assemblée, Bernard Accoyer, a mis fin aux manœuvres procédurières de l’opposition pour forcer le vote sur le projet gouvernemental relatif aux retraites. On peut, certes, s’indigner de l’arrogance d’un pouvoir qui n’hésite pas à fouler aux pieds les règles qu’il a lui-même instauré. Mais, franchement, ce serait passer à côté de l’essentiel ! Car enfin, qui sont donc ceux qui, sans état d’âme, ont voté le recul de l’âge de la retraite, une mesure qui va frapper tous les salariés mais, en priorité, les plus exploités d’entre eux (ceux qui ont commencé à travailler jeune ou encore les femmes aux carrières discontinues) ? Et bien, tout simplement, une toute petite minorité de privilégiés qui, pour leurs propres retraites, bénéficient d’un « régime spécial » proprement hallucinant où les annuités comptent double ! Régime qu’ils n’ont évidemment pas l’intention de « réformer »… Mais l’exemple vient de haut : cette démonstration éclatante du cynisme sans borne des parlementaires de la majorité est parfaitement au diapason des pratiques de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement. En effet, c’est d’abord cela que nous apprennent les rebondissements sans fin des scandales politico-financiers : les responsables UMP, à commencer par Sarkozy et Woerth, fréquentent assidûment les très riches. Ils nagent littéralement dans les privilèges et le fric. Mais cela ne les empêche pas, bien au contraire, de rappeler régulièrement au bon peuple que « la France vit au-dessus de ses moyens » ! Ce que révèle l’affaire Woerth BettencourtÀ l’évidence, il y a de nombreuses facettes dans « l’affaire Woerth Bettencourt », toutes révélatrices du degré de décomposition morale du régime actuel. Elles vont du grotesque au sordide, de la généreuse distribution de Légions d’honneur pour services rendus à la création de « micro-partis » pour contourner la législation sur le financement des formations politiques, de la transmission d’enveloppes d’argent liquide aux embauches de complaisance, de la vente douteuse de domaines publics à l’utilisation des services secrets pour… démasquer les sources d’un journaliste ! Mais le cœur de l’affaire, c’est la mise en place d’un système fondé sur « l’échange de bons procédés » entre responsables politiques et milliardaires, dont le fameux « Cercle » des plus gros donateurs de l’UMP est la matérialisation. Pendant des années, Éric Woerth a été ministre des Finances et trésorier de l’UMP ? Indissociablement ! Cela signifie qu’il sollicitait, pour financer les activités de l’UMP, les activités de Sarkozy et les siennes propres, de très gros contribuables qui avaient ainsi tout à gagner, collectivement et individuellement, à « investir » sur de tels personnages. Les lieux choisis pour opérer ces levées de fonds se passent d’ailleurs de tout commentaire : Londres, capitale des expatriés de luxe et des traders, et la Suisse, pays d’adoption de tous les spécialistes de l’évasion fiscale. Comment s’étonner ensuite que, d’exonérations de charges patronales en bouclier fiscal, ceux qui nous gouvernent opèrent en anti-Robin des bois : ils volent les pauvres et les gens modestes pour donner aux riches ! Ainsi, par la grâce du bouclier fiscal, Liliane Bettencourt s’est vue rembourser une centaine de millions d’euros en quatre ans. Et ça continue : en 2009, les 1 169 contribuables les plus riches ont bénéficié chacun d’un chèque confortable, à hauteur de 360 000 euros en moyenne… Dès que nos gouvernants sont pris la main dans le sac – ce qui arrive de plus en plus souvent par les temps qui courent… – ils n’hésitent pas à mentir effrontément. La seule parade qu’ils ont trouvée : jouer sur les peurs et flatter les sentiments les plus abjects, à commencer par le racisme. Quitte à obliger la Commission européenne et les autres gouvernements européens – qui sont pourtant loin d’être des modèles de vertu – à se démarquer… Décidément, il n’est que temps d’empêcher de nuire ce gouvernement illégitime.François Coustal