Le 3 septembre dernier, Sarkozy est venu à Montbard (Côte-d’Or). Le temps d’une visite d’entreprise, d’un discours calibré pour le 20 heures et d’un mot de soutien à (l’irréprochable !) Woerth, il était déjà parti. Pour ces quelques heures de présence, la vie locale a été longtemps bouleversée : circulation bloquée ou réduite depuis le petit matin, périmètre de sécurité de plusieurs hectares, CRS et renseignements généraux en nombre suffisant pour encadrer une manifestation de 50 000 personnes, tireurs d’élite postés sur les toits d’usine... Et, comme il se doit dans une démocratie, interdiction de manifester ni même de se rassembler (« Pour votre sécurité, veuillez circuler s’il vous plaît », disait un CRS). Mais qui a peur pour sa sécurité en ce doux matin de septembre, si ce n’est le président ? Plus que de longs discours, les conditions de cette visite illustrent la situation actuelle du pouvoir : une citadelle tellement éloignée des gens, de la réalité, qu’elle se sent obligée de démultiplier les mesures pour se protéger, elle, et seulement elle.