Denis Berger est décédé en ce mois de mai 2013. Né en 1932, il a été un militant qui a compté dans le développement en France de la crise du stalinisme.Il adhéra au PCI, l'organisation trotskiste, en 1950, et mena ensuite de façon indépendante une activité au sein du PCF. Après la révolution hongroise de 1956 et le vote honteux des députés du PCF en faveur des pouvoirs spéciaux en Algérie au gouvernement de la SFIO, Denis Berger fut l'un des principaux animateurs de la Voie Communiste. Ce fut l'un des premiers regroupements oppositionnels au sein du PCF à expression publique qui marqua par les militants qu'il influença, principalement parmi les intellectuels.Engagement par la preuve militante, Denis Berger et ses camarades de la Voie Communiste apportèrent un soutien pratique au FLN. On se souviendra de leur action audacieuse permettant l'évasion de six femmes du réseau Jeanson de la prison de la Roquette en février 1961.La crise des étudiants communistes prit le relais de ces premières différenciations et l'engagement de Denis Berger se prolongea. Il fut un militant actif du Comité Vietnam national et du Tribunal international Russell. Ne cessant d'être attentif aux nouvelles radicalisations du mouvement social, il prenait en compte ses conséquences sur les recompositions du mouvement ouvrier. Après avoir participé à la tendance marxiste révolutionnaire du PSU, il rejoignit un temps la LCR qu'il quitta en 1985.Il devint ensuite maître de conférences à l'université de Paris 8. Tant sa thèse consacrée au PCF que ses derniers ouvrages illustrent comment sa critique du stalinisme a toujours été associée pour lui au combat pour une idée du communisme.La continuité entre son engagement anticolonialiste de 1960 et une position politique maintenue de critique radicale de la société capitaliste n'est pas si fréquente. Par delà des itinéraires politiques qui se sont croisés et décroisés, Denis Berger était un camarade.Que sa compagne Michèle Riot-Sarcey, militante et historienne du féminisme, reçoive l'expression de notre sympathie.Jean-Claude Vessillier et Alain Krivine
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