Publié le Samedi 12 septembre 2015 à 08h48.

Les Républicains : Rivalités et faux semblants, à droite toute…

Sans rire, depuis son arrivée fin novembre 2014 à la tête de l’UMP (devenue Les Républicains), Sarkozy se prévaut d’avoir rassemblé la droite...

Fini l’époque « des tendances, des chapelles, des sectes »… En attendant, ça se bouscule au portillon de la primaire annoncée pour novembre 2016 ! Étrange comédie qui voit se multiplier les prétendants qui se prévalent tous de… l’unité. La dernière en date n’est autre que Nadine Morano, qui vient s’ajouter à Sarkozy, Juppé, Fillon, Copé, Bertrand, Le Maire... sans oublier Jean-Frédéric Poisson (Parti Chrétien-Démocrate), Hervé Mariton (Droit au Cœur), Thierry Mariani (La Droite populaire) ou encore Christian Estrosi. Et si on en croit le maire de Londres, Nathalie Kosciusko-Morizet aurait annoncé que de toute façon, elle sera candidate à la présidentielle…

À la veille des régionales tout ce petit monde essaye de ne pas trop afficher ses ambitions rivales. Vendredi dernier à La Baule, ils ont même posé ensemble pour la photo de famille, tout en jouant chacun leur petite musique pour courtiser enseignants, médecins, agriculteurs… Et  Sarkozy de plaider « l’exigence d’unité » de sa famille politique, qui ne doit « jamais être mise en péril » par les ambitions personnelles. Soit l’unité derrière lui…

Salauds et hypocrites

Alors qu’une grande partie de l’opinion prend fait et cause pour les réfugiéEs, Sarkozy et ses amis se trouvent en porte à faux. Il a beau dénoncer « la brutalité » de Marine Le Pen, il a du mal à faire oublier qu’en juin, il comparait le flux de migrants à une « fuite d’eau ». Devant le revirement de l’opinion, les uns et les autres se contorsionnent pour trouver une cohérence entre leur hypocrisie, leurs préjugés xénophobes, et leur commune préoccupation de ne pas laisser le terrain au FN.

Il faut être humain dit Juppé... mais attention à ne pas créer un « appel d’air » ; il y a les réfugiés... mais les migrants, c’est autre chose, etc. Et de demander une augmentation massive du budget de Frontex pour surveiller les frontières, ainsi qu’à « rendre effectives les obligations de quitter le territoire » pour les déboutés du droit d’asile.

Lydia Guirous, porte-parole des Républicains, affirmait qu’il faut « fermer les frontières, arrêter Schengen, arrêter la libre circulation » pour, dans la foulée, approuver le maire de Chilly Mazarin « favorable à la suppression des menus de substitution. La situation actuelle nous oblige à réaffirmer la laïcité et à la renforcer face aux attaques dont elle est la cible »... Cela comme Sarkozy l’avait fait avec le maire de Chalon-sur-Saône. « Ce n’est pas parce qu’Angela Merkel a changé de ligne que ça va changer notre vision et notre traitement de cette crise », précisait Guirous.

À l’image de Fillon, les uns et les autres proclament que le droit d’asile est « sacré » pour souligner la différence entre « ceux qui nous rejoignent pour des raisons de vie ou de mort des autres étrangers ». Et de répéter en boucle comme Copé : « les réfugiés devront apprendre le français, connaître et assimiler nos lois, travailler, respecter nos règles et nos traditions. Ils arrivent étrangers, ils doivent devenir Français. » Qu’importe la stupidité des propos pourvu qu’ils flattent les préjugés réactionnaires et xénophobes…

Yvan Lemaitre