Le 19 mars, l’ancien joueur international de rugby Federico Martín Aramburú, de nationalité argentine, était assassiné dans les rues de Paris, de plusieurs balles. Quelques heures plus tôt, selon divers témoignages, Aramburú et un de ses proches avaient eu une altercation dans un bar avec trois individus ayant proféré des insultes racistes contre un homme de nationalité étrangère. Ce sont ces individus qui ont par la suite retrouvé Aramburú et l’ont assassiné.
Le meurtrier présumé est Loïk Le Priol, un militant d’extrême droite malheureusement bien connu des milieux antifascistes. Et aussi de la police et de la justice, puisqu’il doit être jugé en juin pour des actes de violences et de torture commis contre un autre militant d’extrême droite. L’affaire avait été documentée par Mediapart, avec notamment d’insoutenables vidéos montrant le niveau de violence et de barbarie de Le Priol et de ses amis néonazis.
Après plusieurs jours de cavale, Le Priol a fini par être retrouvé… en Hongrie, où il s’était probablement rendu pour se planquer grâce à ses réseaux d’extrême droite. Alors que nous écrivons, deux de ses complices sont toujours en fuite.
Nous en sommes donc là. Des militants d’extrême droite se baladent armés dans les rues de Paris et n’hésitent pas à assassiner un homme qui a osé s’interposer alors qu’ils tenaient des propos racistes. Un événement qui, loin d’être un fait divers, est un fait politique. Les agressions par les groupuscules et les militants d’extrême droite se multiplient, dans un climat global pourri, raciste, réactionnaire, avec un candidat spécialisé dans les appels à la guerre civile qui continue d’être reçu dans les médias et d’avoir des interlocuteurs acceptant de « débattre » avec lui.
Cela fait des mois que les structures antifascistes, parmi lesquelles le NPA, alertent sur la menace de l’extrême droite et des groupes fascistes. L’assassinat de Federico Martín Aramburú est malheureusement la preuve que nous ne nous faisons pas de films et qu’ils sont de plus en plus nombreux à être prêts à passer à l’acte, avec un sentiment d’impunité favorisé par l’ambiance nauséabonde de la campagne présidentielle. Parce qu’il y a urgence à construire une riposte antifasciste radicale et unitaire, nous serons présents et appelons à être présents à l’ensemble des initiatives antifascistes à venir, à commencer par les rencontres sociales antifascistes organisées à Paris le 26 mars, et la manifestation prévue le 3 avril.