« Nous représentons une gauche de combat avec un projet politique clair et indépendant, des mesures locales en rupture. » Aline Carton, tête de liste du NPA dans le Jura, a tenu à réaffirmer sa différence lors de la conférence de presse qu'elle a donnée lundi soir à Lons.
Il faut dire qu'en Franche-Comté, la gauche de la gauche aborde ce scrutin régional franchement divisée, avec deux autres listes en lice : celles du Front de gauche et de Lutte ouvrière. « Nous avons eu de longues discussions avec le Front de gauche mais elles n'ont pas abouti à un accord. C'est regrettable que l'on parte tout seul, cela va sûrement nous handicaper, mais nous n'étions pas prêts à lâcher sur des points qui sont importants pour nous. » Citons pêle-mêle une ligne clairement anticapitaliste, des têtes de listes estampillées NPA et surtout, le refus absolu de s'allier avec le Parti socialiste ou Europe écologie. « Il n'est pas question pour nous d'envisager un accord politique avec eux. Il y a une trop grande divergence de fond », explique Aline Carton. Ce que propose le NPA, s'il dépasse les 5 % au premier tour, c'est une « fusion démocratique » avec le parti de gauche qui sera arrivé en tête. « Avec un nombre d'élus proportionnel à notre score. C'est la seule garantie de garder notre liberté au sein du conseil régional », poursuit la tête de liste jurassienne. Qui ajoute : « Si nous faisons moins, nous appellerons à battre la droite. Quant au cas où nous ferions plus de 10 %, vu que ce n'est pas le plus probable, nous ne l'avons pas pleinement envisagé. » Le NPA se sent avant tout investi d'un devoir de parole. « Pour bouleverser les rapports de force et renverser la logique capitaliste, il faut les urnes et la rue », souligne Aline Carton. Et de prendre en exemple les grèves qui se multiplient un peu partout. Comme chez Wincanton, à Tavaux, pour obtenir une prime journalière de 20 euros. Ou sur la plateforme Intermarché de Rochefort-sur-Nenon, où les employés s'inquiètent de leur avenir mais veulent aussi « récupérer 1 100 euros chacun sur les 30 millions d'économies réalisées grâce à eux en 2009. » « Les salariés réclament leur dû, c'est normal et nous les soutenons dans leurs luttes. » Le NPA, qui prône aussi une « gauche écologiste » a ouvert ses listes à des sympathisants de la décroissance et soutient « une agriculture paysanne respectueuse de l'environnement et des salariés ». Et sur le dossier de la LGV, sans surprise, sa position est tranchée : « La construction de la Branche sud serait une catastrophe environnementale. Sur le plan social, elle n'apportera rien à la population locale qui, par contre, va en subir les nuisances », commente Hervé Prat, le numéro 12. Il dénonce « un projet pharaonique dont le coût officiel est de 3,4 milliards d'euros mais qui sera sûrement plus proche de 6 milliards ». « L'aéroport de Tavaux est également un investissement inutile et coûteux. Mieux vaudrait utiliser cet argent pour financer le développement et la gratuité des transports publics régionaux. »
Cloé Makrides