Publié le Dimanche 21 novembre 2021 à 12h00.

Parrainages : mener une vraie campagne politique !

Entretien avec Nicolas, militant à Toulouse.

Comment s’organise la recherche des parrainages ?

Nous assurons depuis Toulouse le suivi de trois départements(Haute-Garonne, Ariège, une partie de l’Aude) et un peu le Gers. Nous avions 70 parrainages en 2017 sur cette même région, ce qui était beaucoup, notamment grâce à un camarade très efficace, malheureusement décédé depuis. Pour l’instant nous avons 10 promesses. Nous avons été confrontés au fait qu’environ la moitié des maires de 2017 ne le sont plus aujourd’hui. Sur le 31, deux camarades retraités font en moyenne deux tournées par semaine, une dizaine tourne régulièrement et une autre dizaine y va ponctuellement. Mais, point positif, de nouveaux camarades se sont inscrits pour de prochaines tournées en novembre et décembre. Le rythme s’accélère.

Comment assurez-vous la « formation » des nouveaux et nouvelles militantEs ?

Nous essayons d’accompagner les jeunes camarades, les premières fois, pour permettre la transmission d’un savoir-faire. Cependant la proportion entre camarades expérimentés et novices dans cet exercice nous limite. Nous avons écrit une note de deux pages pour apporter des aides concrètes. On s’était aperçu que ce n’est pas naturel de sonner chez les habitantEs pour trouver le domicile des maires lorsque les mairies sont fermées. On insiste sur le fait de ne pas quitter une commune sans avoir des infos supplémentaires pour trouver les maires, car notre plus grande difficulté est d’arriver à les rencontrer. On y explique aussi comment remplir un tableau ­élaboré localement.

Lors des rencontres avec les maires, y a-t-il des sujets particuliers de discussion ?

On s’aperçoit que les maires sont très désabusés face à la situation politique. Ils nous disent souvent « On ne s’occupe pas de nous, la ruralité est abandonnée par les responsables politiques qui ne se préoccupent de nous que pour les élections ». Ils sont souvent écœurés par le cirque médiatico-politique et du coup, beaucoup ne veulent parrainer personne... Pourtant ils reconnaissent qu’on ne fait pas partie du milieu des professionnels de la politique. Ils sont préoccupés par la disparition des services publics dans le monde rural, par la baisse des retraites qui entraînent une augmentation de la pauvreté parmi leurs administrés. Certains maires agriculteurs se sentent concernés car ils bossent six jours par semaine, pour ne même pas gagner 1 000 euros !

Des différences par rapport aux campagnes précédentes ?

Comme partout, ce qui change, c’est qu’on n’a pas besoin de présenter Philippe. Les maires qui nous avaient parrainés en 2017 ne regrettent pas de l’avoir fait. Beaucoup de maires attendent encore de voir la tournure politique que va prendre la campagne. Aussi faut-il régulièrement les revoir. On est globalement dans les temps de collecte, mais si cela ne s’accélère pas, les 500, ce n’est pas garanti !

Et les autres aspects de la campagne politique ?

Le meeting du 23 novembre avec Philippe à Toulouse est l’occasion de se mettre en ordre de bataille pour coller les affiches, distribuer les tracts et mener la collecte des signatures en parallèle. On est convaincuEs du bien fondé de notre campagne. Avec cette polarisation à l’extrême droite, si on n’y est pas, on va passer six mois déprimants… Ne subissons pas ces vagues de débats nauséabonds !