Lorsqu’à la fin du mois de juin le NPA a pris la décision de présenter une candidature à la présidentielle, en la personne de Philippe Poutou, beaucoup d’incertitudes et d’inquiétudes pesaient sur la situation. Six mois plus tard, un certain nombre de ces incertitudes sont toujours là, à commencer par celles liées à la situation sanitaire et à sa gestion toujours désastreuse par le gouvernement. Quant aux inquiétudes, le moins que l’on puisse dire est qu’elles sont elles aussi toujours présentes, avec la polarisation des discussions autour des thèmes et des propositions de l’extrême droite, et la percée politico-médiatique du néofasciste Zemmour.
Mais ces six mois ont également été l’occasion de mesurer les aspirations toujours bien présentes dans notre camp social : avec les nombreuses grèves, contre les licenciements, pour les salaires, pour les conditions de travail ; avec des mobilisations importantes dans des secteurs divers, entre autres et notamment dans le travail social, chez les sages-femmes ou récemment dans la justice ; et avec une combativité et une radicalité qui se sont exprimées dans les manifestations écologistes, antiracistes, féministes, pour les droits des personnes LGBTI…
Les premières rencontres et les premiers meetings de campagne de Philippe Poutou, qui ont été de vrais succès, ont confirmé cette double tendance : un ras-le-bol, voire une crainte, face à un débat politique pourri par l’extrême droite, avec la complaisance de bien des responsables politiques dits « républicains », à commencer par le président-candidat Macron lui-même ; mais aussi un refus de se résigner, une envie de riposter, une aspiration à la radicalité et à la remise en cause globale d’un système capitaliste qui menace chaque jour un peu plus notre survie et celle de la planète, loin des vraies-fausses réponses tiédasses de la « gauche » gestionnaire.
Voilà qui nous encourage à continuer de mener une campagne politique radicalement décomplexée, anticapitaliste, écosocialiste, internationaliste, en soutien à toutes celles et ceux qui se battent contre l’exploitation et les oppressions. Tel est le sens de la candidature de Philippe Poutou, qui ne manquera pas, espérons-le, de continuer à bousculer le petit jeu politicien de plus en plus infect, à faire discuter, à faire réagir, à donner envie de se battre et, au-delà, de se doter des outils collectifs nécessaires pour en finir avec un système qui n’a que trop duré.