Difficile d’y avoir échappé, des délégations du NPA et du Parti de gauche (PG) se sont rencontrées, mardi 30 juin. A l’issue de cette réunion, une déclaration commune a été publiée1. Celle-ci permet de prendre acte d’un certain nombre de points de convergence ainsi que des divergences substantielles qui existent.
Premier point d’accord, l’accent est mis sur la situation sociale et la nécessité de contribuer aux mobilisations susceptibles de préparer une contre-offensive du monde du travail. Il s’agit « de favoriser l’unité la plus grande contre les projets de la droite et du patronat, que ce soit dans le domaine social, écologique, et des droits et libertés ». Sur le terrain proprement électoral, notons une approche commune quant à la nécessité d’un accord national sur des listes « autonomes et indépendantes » partout, et non sur des politiques à géométrie variable suivant les régions. L’enjeu est de travailler à un regroupement des forces rejetant la logique du système capitaliste, et donc indépendantes des listes du PS ou de type Europe Ecologie.
Premier point d’achoppement, la question du bilan des régions, sur lequel le PG, sans doute pour ne pas fâcher son allié communiste, reste bien discret. Avec vingt régions à présidence socialiste, la question du bilan des politiques menées sur le terrain social et écologique est pourtant incontournable. Que le Parti communiste ait cogéré une très grande partie de ces régions est évidemment un problème. Mais c’est le sien, pas le nôtre.
La question centrale sur laquelle il n’y a pas accord pour le moment concerne la question du rapport au PS, notamment en ce qui concerne la participation aux exécutifs. Cette divergence est clairement marquée dans la déclaration commune. De ce point de vue, nous sommes dans la continuité de la politique menée depuis notre congrès de fondation. Si certaines forces ont pu éluder la question le temps des élections européennes, elle est par nature incontournable aux élections régionales. Les élus des listes où nous figurerons au premier tour ne peuvent participer à des exécutifs avec le PS : il n’est pas question d’être contraints de voter des décisions contradictoires avec le programme que nous défendons, les revendications portées par les mobilisations sociales et les intérêts du monde du travail. C’est la condition que nous mettons à la conclusion d’un accord démocratique au deuxième tour pour battre la droite.
Au-delà de l’écume médiatique, il s’agit à cette étape d’une première réunion. Les discussions se poursuivront dans les mois à venir, pour voir s’il est possible d’aboutir ou non à un accord. C’est évidemment notre souhait et la réflexion sur les aspects programmatiques doit maintenant commencer.
Guillaume Liégard