Notre camarade Anne est décédée le 16 décembre à Perpignan, à 44 ans. Une camarade de lutte et une amie qui aimait tellement la vie et l’a montré avec détermination jusqu’au bout. Sa fin prématurée nous choque et nous révolte toutes et tous.
Anne était passionnée, exigeante envers elle-même et envers les autres, fidèle en amitié comme peu savent l’être. Elle avait une capacité et une puissance d’analyse politique qu’on était nombreux à apprécier et à admirer, opiniâtre dans les débats mais toujours avec un vrai respect pour les autres. Anne avait commencé à militer chez les trotskistes avec le comité jeunes de la LCR vers 2005. La campagne pour le Non au référendum contre le Traité constitutionnel européen a été l’un des facteurs de sa politisation et de son rapprochement avec la LCR.
Féministe, radicale et unitaire
En 2008-2009, elle avait participé au dépassement de la LCR en NPA. Elle était très active et très impliquée dans la construction et l’animation du parti. La figuration, ce n’était pas son genre. Quand Anne s’engageait elle le faisait à fond. Notre courant politique lui correspondait bien : radical et unitaire. Comme elle.
Anne était très engagée dans les luttes féministes, elle était une des principales animatrices du collectif du droit des femmes du département. Et même si elle avait arrêté de militer au NPA depuis quelques années, elle en était restée proche, continuant de le soutenir financièrement et arborant un autocollant du parti dans les manifs.
Rigueur et enthousiasme
En 2019, elle a dû affronter un nouveau combat contre la maladie, un combat terrible qu’elle ne pouvait pas gagner. Elle n’en oubliait pas la politique et nos combats communs. Elle s’y est toujours intéressée et elle nous donnait volontiers son avis sur la situation et sur les campagnes menées par le NPA que ce soit dans les luttes, la campagne municipale, les présidentielles. Cette année encore, avant l’élection présidentielle, concernant la recherche des parrainages de Philippe Poutou, elle avait des idées de maires à aller voir, des analyses toujours pertinentes de la situation politique.
Anne avait participé début avril à l’hommage local à notre camarade Alain Krivine et avait rappelé qu’elle ne manquait jamais une occasion de discuter avec lui, tous les ans à l’université d’été du NPA, de politique et surtout de solidarité internationaliste.
Les souvenirs se bousculent : toutes ces manifs, ces actions, ces réunions, ces discussions, ces combats partagés pour les droits des femmes, pour les sans-papiers, contre les fachos de tout poil, pour la lutte des classes, pour un monde meilleur débarrassé de l’exploitation et des oppressions.
Anne portait tous ces combats, toutes ces convictions avec rigueur et enthousiasme. Elle était notre camarade, notre amie et nous partageons la très grande peine de toute sa famille. Par respect pour ce qu’elle était, nous devons continuer à nous battre mais sans elle, ce ne sera plus jamais pareil.