Sarkozy mène campagne, pour les européennes… en Allemagne. Il a le triomphe modeste, en ce moment, le président. C'est qu'en ces temps de bilan, il vaut mieux faire profil bas. Ne pas trop en rajouter dans les fanfaronnades auxquelles nous a habitués le chef de l'État.
Seule une minorité dans ce pays, les possédants, doit être satisfaite. Elle peut dire merci à ceux et celles, qui ne gouvernent que pour eux. Les cadeaux ont été fort nombreux, à l'image du bouclier fiscal, qui permet en 2009 à 834 contribuables fortunés de recevoir plus de 360000 euros). En 2008, les grands dirigeants français ont, en moyenne, gagné 4,7 millions d’euros, soit 297 années de Smic! Ces derniers mois, des milliards ont été donnés sans contrepartie aux banques. Sans oublier la casse des droits et des acquis sociaux pour satisfaire le Medef, la suppression de dizaines de milliers de postes dans les services publics (33000 suppressions prévues en 2009).
« Le président du pouvoir d'achat » s'est attelé à préserver celui de ses amis, les puissants, et le sien au passage. Pour la majorité de la population? Rien! Le Smic n'a connu aucune augmentation, tout comme la plupart des salaires. Avec la crise, le chômage et la précarité ont explosé. Aujourd'hui, un habitant sur huit vit en dessous du seuil de pauvreté.
Du côté des droits et des libertés, c'est la dérive autoritaire qui prévaut : chasse aux sans-papiers, répression pour délit de solidarité, criminalisation plus forte du mouvement social. Ce n'est pas à nous de payer leur crise! Les grandes manifestations de janvier, de mars et du 1er Mai, tout comme les résistances en cours contre les licenciements, dans la santé ou les universités, montrent que le monde du travail, la jeunesse, ont décidé de ne pas se laisser faire.
Au bulldozer Sarkozy, il faut opposer la convergence des luttes et une mobilisation d'ensemble. La résistance sociale doit aussi s'inviter dans la campagne des européennes et infliger une défaite cinglante à la droite et à Sarkozy. Le 7 juin prochain, en votant pour les listes du NPA, il s'agit de sanctionner le pouvoir et d'envoyer des élus anticapitalistes qui porteront les exigences exprimées dans les mobilisations.