On leur a tout fait, à ces pauvres maires. Cachés dans un bureau, dans la salle des fêtes ou au milieu des vaches ? On les a trouvés quand même. La permanence aux horaires introuvables ? On y est venu. Ou on s’est invité chez eux. Ils hésitent ? On les a rappelés, revus. Pas une fois, mais trois, quatre et même cinq fois, parce que tant que ce n’est pas un refus net, c’est qu’il est possible de convaincre.
On a surtout eu de bonnes discussions. On ne partage pas tout ce que disent les maires. D’ailleurs, c’est réciproque. Ils sont nombreux à justifier leur refus de parrainer ainsi : « Moi, je ne parraine personne, je ne me retrouve dans aucun candidat ».
Des discussions souvent très ouvertes
– « Mais vous savez, la plupart des parrains de Philippe Poutou ne partagent pas la moitié de ses idées. Ils le parrainent pour que l’élection soit démocratique. » L’argument touche, mais n’ébranle pas le maire. La discussion s’épuise et on va prendre congé, quand il lance : « N’importe comment, il va faire des voix, votre gars ».
– « S’il a ses parrainages ! Moi, j’y crois. Mais il faudrait quand même que je ramasse autre chose que des refus ! »
– « Bah… Vous avez un papier je suppose ? »
– « Euh… mais… Vous me disiez pas que vous ne parrainiez personne ? »
– « Donnez-le moi. Je le lirai, c’est promis. Rappelez-moi à la fin du mois. »
Les discussions de cette eau-là se sont multipliées ces derniers jours. Combien de parrainages donneront-elles ? Mystère. Mais ajoutées aux promesses, aux hésitants qui attendent de vérifier que Christiane Taubira ou Mélenchon ont bien leurs signatures, elles sont autant de raisons d’espérer.
Qualifier Philippe dépend des efforts de chacun de nous. De nous touTEs, militantEs ou pas, qui voulons l’entendre répéter à des dizaines de millions de personnes lors de la campagne officielle ce qu’il dit dans ses meetings aujourd’hui à des centaines. Désormais, chaque jour compte. Consentons tous les efforts possibles. De toute façon, tout ça sera derrière nous dans six semaines.
Un gros effort
Nous en sommes à 235 promesses au moment où ces lignes sont écrites. Jusqu’à la veille de la réception du formulaire officiel de parrainage, nous continuons de les collecter. Plus leur nombre sera haut, plus nous aurons de chances de faire basculer ceux qui veulent que leur parrainage « serve à quelque chose », traduisez par « qualifie le parrainé ». En signant une promesse, le maire s’engage non seulement vis-à-vis d’un ou une camarade – et cet aspect humain compte – mais aussi envers le candidat.
Nous construisons chaque nouvelle tournée dans le but de revoir des maires hésitants et transformer l’essai. Nous avons 1 000 hésitantEs à essayer de convaincre, c’est la priorité. Mais on voit aussi tous ceux qu’on a manqués dans le même secteur. On ne quitte pas un « nouveau » village sans avoir laissé la lettre de Philippe aux maires et le formulaire de promesse de parrainage, ne serait-ce que dans la boîte aux lettres de la mairie. On téléphonera à la permanence dont on a vérifié les horaires sur place. Et si le maire hésite, on ira le voir, lui aussi.
L’objectif est que, dans les premiers jours de février, lorsque les formulaires officiels arriveront en mairie, nous ayons le plus possible de rendez-vous pour concrétiser les discussions.
Fonçons camarades, notre avenir est devant nous.