Publié le Mercredi 6 juin 2018 à 11h45.

TouTEs uniEs contre l’État policier

La politique antisociale de Macron est d’une telle violence qu’il ne peut espérer l’imposer qu’avec un très haut niveau de répression. Le sinistre de l’Intérieur, Collomb, même s’il prétend en « avoir marre », assume avec zèle la fonction du « facho de service ». Massive et « adaptée » aux différents milieux, la répression vise à casser les individus et à détruire l’espoir d’un autre avenir.

Répression tous azimuts

Ce pouvoir s’attaque toujours aux migrantEs, dont les faibles droits seront restreints avec la loi « asile et immigration ». Chassés, enfermés ou réduits à l’invisibilité totale, ils et elles n’ont aucun recours contre les exactions policières. Les personnes qui osent manifester leur solidarité sont elles aussi réprimées. Le devoir de porter assistance est remplacé par celui de faire respecter les frontières… 

À Notre-Dame-des-Landes, c’est d’une quasi-guerre civile dont il s’agit avec l’emploi de moyens militaires contre ceux et celles qui ont l’audace de faire fi du droit de propriété et d’opposer des vies alternatives à la barbarie du système : 330  blesséEs sérieux en deux mois !

Les salariéEs en lutte contre les menaces sur leur emploi, pour la défense de nos biens communs ou pour le droit de se mobiliser, sont réprimés et jetés en pâture à l’opinion publique par des éditorialistes aux ordres. Descendre dans la rue est devenu un droit à risque : plus une seule manifestation ne se déroule sans faire face à la répression policière, avec parfois des dizaines de blessés dont certains gravement. Effet de dissuasion garanti !

« La République aussi coupe des mains »1

Non seulement le « droit à tirer » des policiers a été aligné sur celui des militaires, mais la France est le seul pays de l’UE à utiliser, dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre, des munitions explosives, comme la tolite contenue dans les grenades GLIF4 qui mutilent et qui ont déjà tué. Collomb le cynique demande aujourd’hui aux organisations d’assumer son sale boulot en chassant les « perturbateurs » des cortèges, sous peine de remise en cause du droit de descendre dans la rue ! D’une pierre deux coups : nous diviser et faire peser la menace de la suppression du droit de manifester. 

Par un niveau de répression à la hauteur de leur illégitimité, ils tentent de dissuader la protestation et incitent à la complicité passive ou active avec leur système. Sinon, c’est suppression de droits, répression policière et acharnement judiciaire… 

Guerre à la jeunesse des milieux populaires

Ces violences insupportables sont le quotidien des habitantEs des quartiers populaires, en particulier des jeunes, surtout s’ils sont noirs, arabes, musulmans ou supposés l’être. En expliquant que les « mâles blancs », même situés au sommet de l’État, ne peuvent rien pour ces lieux où ils ne vivent pas, Macron annonce pour les quartiers, déjà victimes de multiples discriminations, un désengagement encore plus grand de l’État, donc moins d’investissements et de services publics. Mais encore plus de policiers. Ce qui renforce la relégation, l’enfermement, la pauvreté.

La sélection à l’entrée de l’université vise à faire le tri entre ceux et celles que le système capitaliste juge utiles et les autres. Summum de la reproduction sociale, c’est la perte de tout espoir d’étudier pour des centaines de milliers de jeunes des classes populaires. Les résistances sont vives dans les facs et lycées, la répression féroce, comme au lycée Arago. Coupables de se réunir en AG, les jeunes ont ainsi été enfermés des heures dans un fourgon, puis jetés en garde à vue, avec des violences verbales, dont des menaces sexistes à l’encontre des filles, pour finir pour certains devant un juge. Une opération répressive menée sciemment « hors des clous » de différentes procédures, dont celles de protection des mineurEs : ce n’est pas une bavure, il s’agissait bien de casser les jeunes les plus conscients et de terroriser au-delà.

« Les mauvais jours finiront » !

La limite de la stratégie du président des riches, c’est qu’en frappant tout le monde à la fois, il attise partout de multiples foyers de rébellions nourries d’immenses sentiments d’injustice, de rage et de légitimité.

Des lycéenEs aux retraitéEs en passant par les salariéEs du public et du privé, les migrantEs, les familles des victimes des violences policières, les zadistes, les délinquantEs solidaires, les parents d’élèves, les privéEs d’emploi, de logement, de tout... c’est profond et ça bouillonne. Et n’en déplaise au pouvoir et à son mépris de classe, c’est déjà beaucoup plus qu’une marée de faible coefficient.

Roseline Vachetta

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