Publié le Mercredi 1 juin 2016 à 11h11.

Verdun : entre nostalgie et hypocrisie

Hollande doit attendre avec impatience la fin du quinquennat, il ne peut plus faire un pas sans vaciller. Autour des tombes de Verdun, les polémiques ont encore fleuri. D’abord avec l’annulation du concert de Black M sous la pression de l’extrême droite, puis avec une chorégraphie colorée exécutée dimanche dernier entre les tombes pour la commémoration du centenaire de la bataille.

Robert Redeker, regrettant que « Le nom de Philippe Pétain, l’artisan de la victoire [ait] été occulté ! », y a vu une « Verdun Pride », Marion Maréchal-Le Pen s’est offusquée qu’on ait osé « Piétiner les tombes au son des tam-tams ». Le racisme et l’homophobie côtoient la nostalgie de la mort pour la patrie...

François Hollande et Angela Merkel, dînant dans la porcelaine de Sèvres et le cristal de Baccarat, ont versé des larmes de crocodiles sur les morts de la Grande Guerre. Merkel en réclamant « de ne pas nous renfermer sur nous-mêmes, mais d’être ouverts pour l’autre », Hollande en déclarant que « La France et l’Allemagne ont des responsabilités particulières », dont celle « d’accueillir les populations qui fuient les drames et les massacres ».

Mais chacun a oublié de souligner la responsabilité des grandes puissances, en particulier de la France, dans « les drames et les massacres » d’aujourd’hui... Car la guerre n’est pas terminée, même si la ligne de front s’est déplacée. Elle se situe aujourd’hui en Syrie, en Afghanistan, en Côte-d’Ivoire, au Sahel, où des milliers de militaires français sont engagés. Elle se situe en Méditerranée, où l’Union européenne arrête les migrantEs qui tente de fuir la misère. Ou bien encore dans tous les pays, en Europe ou ailleurs, où l’on meurt de la misère, du chômage, de conditions de vie toujours dégradées.

L’Opinion a pu titrer « Ventes d’armes : en 2015, la France a battu tous ses records ». Avions, hélicoptères, sous-marins, toute la panoplie a fait recette, montrant s’il était besoin que la politique de la France est moins que jamais la paix, et plus que jamais celle de la guerre.

Antoine Larrache