Après la haute trahison de la direction de la CFDT, l’intersyndicale CGT-SUD-FO-UNSA-CGC lance un ultimatum à Martin Hirsch : « si le soir du 17 novembre, le protocole du 27 octobre n’est pas retiré, alors la question de la grève totale, illimitée jusqu’à son retrait sera à l’ordre du jour »...
La direction de la CFDT a battu à l’AP-HP un nouveau record dans son degré de soumission au gouvernement et au patronat. Elle était engagée avec tous les autres syndicats dans une intersyndicale qui avait pour mot d’ordre « le retrait du plan Hirsch ». Quittant l’intersyndicale, elle s’est engouffrée dans « une longue négociation » pour obtenir des compensations... Résultat des courses, six mois après le début du conflit, elle signe un accord qui est quasiment une copie conforme du projet de Hirsch.
Une réduction de quelques minutes par jour du temps de travail obligera les agents à travailler de 2 à 6 jours supplémentaires par an, avec la suppression de jours RTT et d’autres jours de congé acquis. La grande équipe va être imposée (travail alternativement le matin et l’après-midi), les journées de 7 h 50 de travail ne seront plus autorisées, des milliers de postes seront supprimés. La direction de l’AP-HP disposera de près de 230 000 jours de travail supplémentaires gratuits, l’équivalent de plus de 1 000 emplois, et réalisera ainsi une « économie » de 40 millions d’euros...
Hirsch précise que « ce protocole servira de socle au projet d’organisation du travail et des temps de repos que je déciderai ». Il s’arroge ainsi le droit de faire ce qu’il veut pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement dans le cadre du Pacte de responsabilité : 150 millions d’économies, 4 000 emplois supprimés, et des conditions de vie et de travail du personnel encore plus dégradées.
Grève et ultimatum de l’intersyndicale
Hirsch aurait pourtant tort de pavoiser trop vite. Par leur mobilisation et leur détermination depuis le mois de mai, les agentEs de l’AP-HP ont prouvé qu’ils n’étaient pas démunis de ressources. CGT, SUD, FO, CFTC, CFE-CGC et UNSA appellent à la grève et à une manifestation le mardi 17 novembre, et annoncent que si le protocole n’est pas retiré, la grève générale sera à l’ordre du jour. C’est bien le seul moyen de faire céder Hirsch. Malgré la détermination du personnel, les journées d’action dispersées de mai, juin et septembre n’ont en effet pas suffi à faire céder la direction et sa tutelle gouvernementale.
Le maintien de l’intersyndicale unie (sans la CFDT) est déterminant, et il lui appartient de faire des propositions aux salariéEs, mais, pour éviter de nouvelles déconvenues, il est tout aussi déterminant que les salariéEs de l’AP-HP contrôlent et décident eux-mêmes de la suite de leur mouvement. Les militantEs du NPA continueront à défendre dans leurs syndicats et dans les assemblées générales la nécessité de l’auto-organisation de la lutte.
L’intersyndicale appelle à des actions locales et à des assemblées générales pour préparer la mobilisation du 17 novembre. Cela peut être l’occasion pour le personnel de prendre démocratiquement en main sa lutte, en élisant dans chaque hôpital des déléguéEs qui, regroupés centralement, pourraient former un comité de grève groupant syndiqués et non syndiqués.
La convergence des luttes est aussi au cœur de nos préoccupations. Face à un gouvernement et à des directions intraitables, la généralisation et la coordination des luttes sont indispensables pour garantir leurs succès, à l’AP-HP, dans les hôpitaux, à Air France... et partout ailleurs.
CorrespondantEs