Publié le Vendredi 19 novembre 2010 à 11h02.

ENPJJ. La grève, ça paye !

Une rentrée bien mouvementée ! Les éducateurs de la promotion 2010-2012 de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) se sont mobilisés pour défendre une formation de qualité et, grâce à une grève très suivie, ont gagné sur leur revendications. En effet, la direction de l’école avait décidé de réduire de manière arbitraire le nombre de journées dédiées à l’élaboration d’un mémoire clôturant deux ans de formation et donnant lieu à la titularisation (10 jours au lieu de 38). Cette suppression s’inscrit dans la réforme qui vise à réduire le temps de formation. Il s’agit aussi d’une question économique puisque la suppression de cette journée correspond à 25 équivalents temps plein. Dans cette logique, le stagiaire aurait occupé la place d’un titulaire, positionnement ne pouvant qu’engendrer de réelles difficultés. Le contexte national de la moindre économie prend le pas aujourd’hui sur une formation professionnelle de qualité.Nous nous sommes donc mobilisés avec comme revendication le retour aux 38 journées comme nos prédécesseurs. Tout d’abord, nous avons monté une section syndicale SNPES/FSU, syndicat majoritaire à la PJJ. Très vite, nous avons été une vingtaine à nous syndiquer (apparemment une première à l’ENPJJ !). Nous avons organisé des assemblées générales pour établir nos revendications avec l’ensemble des stagiaires et avons demandé une audience à Jean-Pierre Valentin, directeur de l’école. Il nous a reçus le 29 septembre mais cela n’a rien donné et son mépris pour nos revendications (en gros, on est des fainéants) n’a fait que renforcer notre détermination.Nous avons alors déposé un préavis de grève pour le mardi 9 novembre auquel le directeur n’a pas réagi. Le lundi 8, nous étions 95 stagiaires sur 162 en AG à voter la grève pour le lendemain et préparer la journée. Mardi, nous étions finalement 109 grévistes sur 162. Affiches, banderoles, sifflets, slogans, poubelles utilisées comme derbouka, tout était bon pour faire le plus de bruit possible et perturber le fonctionnement de l’école. Finalement, après plusieurs allers-retours entre les représentants du directeur et l’AG, on nous a annoncé que le directeur allait nous rencontrer le lendemain matin.Mercredi 10 novembre, 11 h 30 audience avec Valentin : il revient à la situation antérieure, c’est-à-dire au rétablissement des 38 journées mémoire ! On a gagné ! Une journée de grève de stagiaires déterminés à ne pas lâcher nous a permis de gagner sur notre revendication !Cela prouve non seulement que la grève ça marche, mais également l’utilité d’être syndiqué et organisé. Aujourd’hui, notre section syndicale est clairement identifiée et reconnue par la direction et nous sommes dans la meilleure position possible pour mener nos prochaines batailles ! Alors, syndiquez-vous, organisez-vous, révoltez-vous !Célia Huertas, Jérémy Michel, Marie Périn