Le jeudi 23 mai se tenait le conseil de discipline d’Éric, cheminot depuis 27 ans à Saint-Lazare. Son tort ? S’être mis à genoux devant sa hiérarchie, moyen de dénoncer symboliquement la soumission que l’on exige des cheminotEs à l’heure de la casse des services publics et de la répression de toute forme de résistance.
Lors d’un premier rassemblement le 26 avril, avec plus de 250 personnes, de nombreux collègues d’Éric s’étaient déjà mis en grève pour l’accompagner lors de l’entretien disciplinaire. À partir de ce moment, une campagne de soutien a été lancée par ses collègues, les camarades du syndicat Sud Rail et tous les cheminotEs qui soutiennent Éric, quelle que soit leur étiquette syndicale, sur les réseaux sociaux, avec une page de soutien « Non au licenciement d’Éric, cheminot et gilet jaune ». Des centaines de photos de soutien sont arrivées avec la pancarte #PlusJamaisAGenoux, ainsi que des motions de soutien de nombreux syndicats (Sud Rail, CGT, FO). Il y a même eu un tract unitaire (Sud Rail, CGT cheminots, CFDT et UNSA) à Saint-Lazare, appelant à la mobilisation de touTEs les cheminotEs contre la répression patronale. Des syndicats en dehors de la SNCF ont également envoyé leur soutien.
Large soutien à ÉricLe 23 mai, près de 500 personnes se sont mobilisées pour soutenir Éric, dont de nombreux collègues cheminotEs d’Île-de-France, mais aussi des délégations venues de Tours, Toulouse, Strasbourg, Amiens, etc. Le rassemblement a été rythmé par de nombreuses prises de parole, Éric Beynel porte-parole de Solidaires, la comédienne Audrey Vernon qui a lu un poème de Victor Serge, Danièle Simonnet de La France insoumise, Jean-Pierre Mercier de Lutte ouvrière, Anasse Kazib, cheminot et l’un des initiateurs de la tribune « Ne laissons pas la SNCF devenir un nouveau France Télécom », Linda, cheminote de Rambouillet et aussi en procédure de licenciement… D’autres n’ont pu être là mais ont envoyé leur soutien, comme Olivier Besancenot, qui avait été présent lors du premier rassemblement. À noter également les interventions des Gilets jaunes de Mantes-la-Jolie, avec lesquels Éric s’organise et milite depuis plusieurs mois, d’une postière du 92 en grève depuis plus d’un an, des étudiantEs de Nanterre, d’Ariane (collectif féministe Du pain et des roses), et de Christelle, hospitalière mobilisée à Paris. Entre les différentes interventions, on a pu écouter les chansons de la Compagnie Jolie Môme, venus spécialement pour l’occasion.Correspondante