Les syndicats CGT, FSU et UCP ont dû déposer un préavis de grève jusqu’au 1er décembre, en réponse à la colère des agentEs des Établissements d’accueil de la petite enfance (EAPE)1 publics parisiens.
Ce secteur d’activé, féminin à 97 %, s’est mobilisé jeudi 19 novembre contre des conditions de travail dégradées et l’accueil des familles dévalué. En cause, des protocoles sanitaires irréalisables et un refus de l’administration de vouloir les rendre applicables, au nom de l’aspect financier de la situation.
Tourner à plein régime, coûte que coûte
En mars dernier, le faible effectif d’enfants accueillis (du fait du confinement) et la réduction du taux d’encadrement (10 enfants pour trois professionnelEs), avaient permis aux agentEs, alors déjà mobilisés, d’exercer leurs missions tout en préservant leur santé et la qualité d’accueil des familles. Ces six mois d’accueil inédit avaient permis de concrétiser des conditions de travail que les collègues auraient pensé inimaginables auparavant. Loin de l’urgence habituelle qui rythme nos journées, ces conditions avaient mis en lumière les bienfaits d’un accueil en petits groupes ainsi que l’importance de la disponibilité des professionnelEs, tout particulièrement pour les enfants les plus fragiles.
Mais les conditions d’accueil dans les EAPE pour cette deuxième vague, annoncée plus meurtrière, ne sont qu’hypocrisie et simulacre. La seule priorité est la rentabilité, les EAPE doivent tourner à plein régime, coûte que coûte !
En temps normal, avec un taux d’encadrement important (unE adulte pour huit enfants qui marchent et unE adulte pour cinq enfants qui ne marchent pas), les professionnelEs du secteur sont déjà à flux tendu tout au long de l’année. À cela vient s’ajouter l’amenuisement des effectifs (cas Covid, ASA médicale), ainsi que des protocoles sanitaires drastiques, irréalisables sans moyens, au détriment des enfants, qui provoquent surcharge de travail et glissements de tâches.
Le secteur de la PE n’est pas épargné par l’austérité financière imposée par le gouvernement. Si la journée du 19 novembre a regroupé 10 % de grévistes (sans aucune initiative syndicale, ni rassemblement, ni manif...), les revendications portées par ces travailleurEs sont identiques aux autres secteurs mobilisés (plus de moyens, reconnaissance salariale, centrer nos métiers sur l’humain...). Regrouper les colères et les mobilisations sera la seule arme efficace pour être entendus.
- 1. Les EAPE regroupent les crèches (collectives, mini ou familiales), haltes-garderies, les jardins d’enfants et les multi-accueils