Publié le Mercredi 23 juillet 2025 à 11h09.

« Fermez l’Inde » : une journée de grève nationale mobilisatrice

Une coalition de dix grands syndicats de salariéEs des services publics et l’industrie, ainsi que d’autres organisations représentant les agriculteurEs et les travailleurEs ruraux, ont appelé à cette journée de mobilisation baptisée, en hindi, « Bharat Bandh », à savoir « Fermez l’Inde ».

Il est difficile de savoir précisément combien de personnes ont participé aux grèves et actions diverses dans ce pays-continent, aux réalités régionales multiples. Des chiffres de 150 à 250 millions de participantEs ont été avancés.

À l’arrêt

Selon les syndicats, la grève a paralysé des mines de charbon dans plusieurs États, touché le secteur financier (banques, assurances), le gros commerce (supermarchés), des manifestantEs ont bloqué le passage de trains. Des arrêts territoriaux de travail ont eu lieu dans le Kerala, au sud du pays, les bureaux et les écoles restant fermées, les rues désertées, le rideau de fer des boutiques abaissé. Dans certaines zones de l’État d’Odisha, à l’est de l’Inde, la circulation a été interrompue. Parmi les mots d’ordre, la presse relève en particulier « Arrêtez de vendre nos chemins de fer » et « N’empiétez pas sur les droits des syndicats ».

De multiples protestations 

Au-delà de la dénonciation générale du programme de contre-réformes annoncé par Narendra Modi, la mobilisation du 9 juillet a été l’occasion d’exprimer de multiples protestations, contre le non-respect de la loi (sur le salaire minimum…) ou l’absence de régulation (concernant les travailleurEs migrantEs quittant leurs villages pour une zone industrielle), la remise en cause de la journée de travail de 8 heures pour les secteurs du salariat qui en bénéficient… une tendance à tirer vers le bas les salariéEs ayant un contrat vers la condition de non-droit faite à l’immense main-d’œuvre du secteur informel, corvéable à merci. Tel est le cas des employéEs des plateformes dans ce pays spécialisé dans l’économie du numérique. Le droit de grève et les libertés syndicales sont aussi dans la ligne de mire du régime.