À l’occasion du budget, les travaux pratiques de l’austérité continuent. Une spirale infernale de destruction des droits sociaux, d’augmentation du chômage et de la précarité, d’appauvrissement des plus pauvres est engagée. Le logement social est dans le collimateur. L’aide à la construction, versée par l’État aux bailleurs sociaux, va baisser de 650 à 500 millions d’euros au niveau national et le projet de loi de finances 2011 prévoit un prélèvement de 340 millions d’euros. La construction de 60 000 logements sociaux sera ainsi remise en cause.
La Sécurité sociale n’est pas épargnée. Un nouveau « plan de redressement » de l’assurance-maladie de 2,5 milliards prévoit une baisse des remboursements, ce qui revient à faire payer la facture aux malades, directement ou par le biais de l’augmentation des mutuelles. Le projet de budget 2011 concocté par Christine Lagarde continue de détruire méthodiquement la fonction publique en supprimant encore 30 000 postes de fonctionnaires. Quant aux 10 milliards d’impôts supplémentaires, pas de danger qu’ils touchent les plus riches ou les spéculateurs. Pourquoi cette cure d’austérité ?Les ministres de Sarkozy répondent chacun leur tour mais avec un bel ensemble : « Il faut rassurer les marchés ». Et le socialiste Jérôme Cahuzac, président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale déclare « Je ne crois pas que la note de la France soit menacée… Mais au-delà de la notation, les marchés peuvent se montrer plus exigeants et donc alourdir le service de la dette davantage encore ». Tout ce beau monde est d’accord. Si le PS conteste le bouclier fiscal, il partage sur le fond l’objectif de ramener le déficit à 6 % fin 2011 et 3 % fin 2013, conformément au pacte de stabilité européen : « 6 %, c’est un engagement international de la France, il doit être respecté pour que la parole de la France le soit. ». C’est au nom de la dette publique que nous devrions nous serrer la ceinture. En 2008, le seul paiement des intérêts de la dette représentait 45 milliards d’euros, l’équivalent des trois quarts du budget de l’Éducation nationale. Cette dette est une pure création du capital financier et des gouvernements qui empruntent auprès des actionnaires et des riches l’argent qui manque parce que ces mêmes profiteurs échappent en grande partie à l’impôt. Christine Poupin