Le gouvernement n’a finalement pas choisi de diminuer les allocations familiales en les mettant « sous condition de ressources ». C’est une bonne nouvelle, mais sans doute pour de mauvaises raisons : la peur d’une nouvelle mobilisation en faveur de « la famille », ce lobby réactionnaire qui est descendu dans la rue pour s’opposer au « mariage pour tous ».Présentée comme une mesure de « justice sociale » destinée à réserver les aides à ceux qui en ont besoin, la mise sous condition de ressources aurait constitué une atteinte au principe d’universalité de la sécurité sociale instituée en 1945. En fait de « faire payer les ménages les plus aisés », elle aurait frappé les ménages gagnant deux salaires moyens. En réalité, cela aurait d’abord été un énorme cadeau aux véritables riches, c'est-à-dire aux patrons et aux actionnaires, sous forme d’une nouvelle baisse des cotisations sociales. En effet, ce sont les cotisations dites « patronales » qui servent à financer les allocations familiales. Le soi-disant « déficit » actuel de la « branche famille » est dû à des exonérations de cotisations patronales pour « diminuer le coût du travail », ainsi qu'au chômage.Revalorisation et réforme fiscaleLes allocations familiales ont pour but d’aider les familles par rapport aux charges et frais relatifs aux enfants. Il est donc légitime de disposer des mêmes ressources pour le faire, et cela dès le premier enfant.Le gouvernement a finalement choisi de diminuer le plafond du quotient familial : celui-ci est une mesure profondément injuste diminuant l’impôt sur le revenu en fonction du nombre d’enfants. La moitié de la population qui ne paie pas l’impôt sur le revenu, n’en bénéficie pas.La mesure gouvernementale est loin d’être suffisante. La solution serait une revalorisation substantielle des allocations familiales pour tous, accompagnée d’une réforme fiscale, supprimant les impôt indirects et instaurant un impôt sur le revenu beaucoup plus progressif, taxant fortement les hauts revenus.Agathe Hugue