Publié le Lundi 1 juillet 2013 à 19h24.

Contre la politique Ayrault-Filipetti, la Bibiliothèque Nationale de France en grève

La BnF (10% du budget total du ministère de la culture, 10% de ses agents) a particulièrement souffert sous le gouvernement Sarkozy : subventions en baisse, près de 200 postes sur 2700 supprimés en 5 ans. Dans un établissement où les personnels manifestent un fort attachement à leurs missions, ces dégradations ont entraîné de nombreux cas de souffrance au travail. En même temps, la direction engageait des partenariats publics privés (PPP) faisant la part belle au privé. L’un des plus scandaleux fut d’octroyer des espaces inutilisés à MK2 pour une redevance symbolique.

Une partie des personnels avait espéré que la défaite de Sarkozy permettrait une rupture avec les politiques suivies, un arrêt de la RGPP. Or le ministère Filipetti suit clairement une orientation dans la continuité du précédent. La ministre a confirmé la filiale crée par le président de la BNF pour porter les PPP. Les 59 suppressions de postes supplémentaires prévues pour 2013 par le précédent gouvernement sont confirmées, et près de 50 sont annoncées pour 2014. La DRH elle-même parle de « plan social » !

Mais ce n’est pas assez, et la direction de la BnF a été sommée d’établir des « pistes d’optimisation » pour accroître encore les économies. Face au refus de l’intersyndicale CGT-FSU-SUD de participer à un pseudo « dialogue social », la direction proposa une pseudo concertation avec les personnels. Les agents n’ont pas été dupes. Ces dernières semaines, ils manifestaient leur colère et posaient la question de construire une mobilisation liant les questions de la BnF à celle de la politique du gouvernement.

En mouvement... vers la rentrée

Après une grève très suivie des vacataires le 8 juin, les agents se sont donc mis en grève le 21, pour l’arrêt des suppressions de postes, le maintien des budgets et l’arrêt des privatisations d’espaces et de services publics. Le mouvement a été très suivi et massivement soutenu par les usagers. Tout le monde l'a vu comme la répétition de la probable grève reconductible de la rentrée de septembre, en défense des retraites.

Dans le même temps se met en place la convergences entre la BnF, la bibliothèque de Beaubourg, et celle de la Cité des sciences.

Conscients que ce qu’ils subissent n’est qu’une déclinaison de la politique générale du gouvernement, les agents sont soucieux des attaques contre les retraites. La CGT BNF a ainsi pris position pour le retrait du rapport Moreau et conte la participation à la conférence sociale.

Antoine Delluc