Publié le Vendredi 13 février 2009 à 18h52.

Délirantes nos propositions selon "Challenges" !

Sous le titre: « Besancenot: l'homme sans solutions », l’hebdomadaire très libéral « Challenges » nous consacre un dossier dan son numéro du 5 février. Selon l'éditorialiste, « les idées de Besancenot sont irréalistes, délirantes, ou au mieux ruinantes ».

Pour cela, ils se sont appuyés sur des articles de Rouge, des déclarations d'OB mais aussi sur 2 tracts sortis sous la forme de 4 pages du NPA sur les salaires et les licenciements (disponibles sur le site).

Pour une fois qu'un journal s'attarde à disséquer nos revendications, prenons le temps de répondre à plusieurs de leurs remarques.

D’abord, ce que « Challenges » ne comprend pas c’est que nous n’avons pas vocation à proposer un énième plan de relance de l’économie pour sauver le capitalisme. Nos revendications ne sont pas, à coups de milliards, la « version gauche » d’une sortie de crise, mais des revendications faites pour que la population ne paie pas les pots cassés de cette crise globale du système.

Par ailleurs, nos principales revendications sont antérieures à la crise : nous faisons les frais de ce système d’inégalités depuis qu’il existe !

Pour élaborer nos propositions, nous ne partons pas de ce qui serait « réaliste » dans les limites fixées par ce système pour améliorer la situation mais de ce qui nous semble aujourd’hui essentiel pour que le monde du travail dans son ensemble (salariés, retraités, chômeurs, précaires, jeunes, petits paysans, etc…) puisse vivre et non survivre. A travers nos revendications, nous faisons la démonstration que les moyens existent largement pour permettre à toutes et tous de vivre bien.

Ainsi, par exemple, contrairement à Challenges, à nos yeux, ce n'est pas d’augmenter les salaires de 300 euros nets ou d’assurer qu’aucun revenu soit inférieur à 1 500 euros nets par mois en prenant sur les profits qui est « délirant », mais que 600 000  retraités vivent avec le minimum vieillesse, que des étudiants fassent la queue à la soupe populaire ou que des travailleurs doivent dormir dans leurs voitures.

Ce ne sont pas nos propositions de créer un service public bancaire unique sous contrôle de la population ou bien d’assurer la gratuité des transports en commun qui sont ruineuses, mais de continuer de verser à fonds perdus 32 milliards d'aides aux entreprises sous couvert de politique de l'emploi (afin que celles ci puissent continuer à licencier en toute impunité !), que les niches fiscales s'élèvent à 73 milliards d'euros et permettent aux 100 000 ménages les plus fortunés de France de payer moins d'impôts, voire de ne pas en payer du tout. Ce qui est « ruinant » c'est le nouveau cadeau de 7,8 milliards d'euros aux patrons de l'automobile afin de laisser ceux ci continuer à arroser les actionnaires et faire payer la note aux salariés !

Pour nous, ce qui est « irréaliste », c’est de ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique, en laissant par exemple les hôpitaux se dégrader à vitesse grand V. Oui, nous sommes pour embaucher 1 million de salariés dans les services publics. Ce serait possible en ne remboursant pas les intérêts de la dette à des banques à qui l’Etata vient d’accorder des milliards en pagaille.

Ce que Challenges à « découvert », c’est qu’il s'agit bien d'un programme anti-capitaliste, qui implique une redistribution radicale des richesses dans ce pays. Prises ensemble, nos revendications ne peuvent être appliquées qu’à travers une rupture avec le capitalisme. Dans notre projet de société, la richesse, même mieux répartie ne nous satisfait pas. Nous n'admettons pas qu'une partie du fruit de notre travail revienne à ceux qui nous exploitent. Nous ne voulons pas seulement un « meilleur partage des richesses », mais tout reprendre. Exactement comme le rappel le slogan « tout est à nous, rien est à eux ». C’est la condition indispensable pour construire une nouvelle société débarrassée de la misère et l'exploitation.

La possibilité de vivre dignement est à portée de main. Pour cela il faut se libérer du carcan de l’économie de marché. Un gouvernement des travailleurs issu des luttes serait à même de mettre en place de telles revendications, qui supposent de s'en prendre frontalement aux intérêts de la bourgeoisie.

Nous ne militons pas pour obtenir des médailles de crédibilité au près de ceux qui sont responsables de la situation actuelle. Ce qui est irréaliste, délirant et ruineux, c’est que ce système perdure.

Le capitalisme n’est pas réformable. Comme l’a rappelé notre congrès de fondation, nous luttons bien pour une autre société,  pour le socialisme !