Après une « coupure » estivale qui n’en a pas vraiment été une, cette rentrée est sous tension : contestation dans la rue de l’autoritarisme du pouvoir et de son pass sanitaire, politique de santé publique toujours inconséquente, offensives multiples contre notre camp social… Allons-nous les laisser passer sans réagir ?
Oui à la vaccination, non à la répression !
Depuis les annonces de Macron le 12 juillet, pas une semaine ne s’est écoulée sans que, chaque samedi, des dizaines de milliers de manifestantEs fassent entendre leur mécontentement. Même si on y trouve de tout (et pour tout dire quelquefois du n’importe quoi), touTEs ont en commun leur rejet du pass sanitaire, une mesure de contrôle social et de répression devenue obligatoire pour près de deux millions de salariéEs depuis ce lundi 29 août sous peine de mise en congé obligatoire sans salaire !
Le pass sanitaire, que nous combattons, est non seulement une mesure autoritaire et antisociale, mais de plus il ne règle rien du strict point de vue des nécessités sanitaires de l’heure. Alors que le variant Delta semble ici marquer le pas mais explose par exemple de façon dramatique aux Antilles, c’est bien d’une vaste campagne d’accès universel à la vaccination dont nous aurions besoin, seule possibilité effective pour réduire les risques toujours mortels pour les plus fragiles. Et c’est bien parce que le gouvernement veut contraindre à défaut de convaincre que nous nous opposons à cette mesure, tout en combattant aussi les « anti-vax », complotistes ou fachos qui veulent surfer sur la colère anti-pass en y diffusant leurs discours réactionnaires, anti-sciences, racistes, antisémites.
Dans un tel contexte sanitaire, c’est peu dire que cette rentrée scolaire est lourde de dangers, alors que l’on sait que le taux d’incidence chez les 0-19 ans est aujourd’hui cinq fois supérieur à celui de la rentrée précédente, et que les établissements scolaires sont des lieux particulièrement propices à la circulation du virus.
Sur fond de suppressions de classes dans les écoles et de suppressions de près de 2 000 postes dans le second degré, le désastreux ministre de l’Éducation, qui n’a décidément pas volé sa réputation de boussole qui indique le sud, ne fait aucun effort financier pour équiper les salles de classe en capteurs de CO2 ou purificateurs d’air, ni bien entendu pour développer les moyens humains nécessaires à la mise en œuvre des principales mesures contre le Covid-19 (petits groupes dans les salles, centres de vaccination à proximité des établissements, etc.). Tout au plus nous propose-t-il un énième protocole qui aura de lourdes conséquences sur la scolarisation des collégienEs et lycéenEs pas encore vaccinés…
Autant dire qu’au-delà de la nécessaire défense d’un « plan d’urgence » pour l’éducation, il existe maintes raisons pour les personnels d’être en grève, à l’appel des organisations syndicales du secteur, jeudi 23 septembre.
Urgences sanitaires, sociales et démocratiques : manifestons !
Ces prochaines semaines, sauf à laisser le terrain à des politiques confuses, voire à nos ennemis, syndicats, associations et forces politiques doivent construire une mobilisation de rue articulant une véritable politique de santé publique, ce qui passe par donner tous les moyens possibles à la vaccination, avec le refus de toutes les mesures liberticides et antisociales dont fait partie le pass sanitaire.
À l’appel d’une large intersyndicale, la journée de grève interprofessionnelle du mardi 5 octobre « pour nos salaires, nos emplois et nos conditions de travail et d’études » doit être une première étape qui permette au monde du travail et à la jeunesse d’affirmer ses revendications.
Cette rentrée marque aussi le début d’une longue séquence qui nous conduira jusqu’à l’élection présidentielle : un président carbonisé mais qui, toujours à l’offensive, veut rester le meilleur représentant de ses amis capitalistes, face à une extrême droite et une droite extrême qui prétendent lui disputer le pouvoir, surfant de façon démagogique sur toutes les oppositions et cimentant leur électorat sur le racisme et les idées les plus réactionnaires.
Notre camp social doit exprimer la nécessité de s’affronter à ce système, de prendre ses affaires en main en s’organisant. De la rue aux urnes, c’est ce à quoi nous voulons contribuer à porter, modestement mais fermement, avec la candidature de Philippe Poutou.