Publié le Jeudi 4 septembre 2025 à 11h00.

Un bouillonnement estival inédit pour préparer le 10 septembre

Partout en France, des assemblées générales locales s’organisent depuis l’été pour préparer une journée de blocage inédite le 10 septembre. Les réunions se multiplient, rassemblent parfois des centaines de personnes et dessinent un mouvement large, divers et déterminé. 

Des AG massives en plein mois d’août 

Le mouvement a pris forme en plein mois d’août : plus de 60 villes ont déjà tenu des AG. Paris a ouvert le bal le 28 août avec 400 personnes rassemblées à la Villette ; Lyon a réuni 300 personnes, Bordeaux et Poitiers plus de 200. Dans des villes moyennes comme Montpellier ou Grenoble, les assemblées ont dépassé 150 participantEs. L’ampleur est frappante jusque dans des petites communes : 60 personnes à Alès, autant à Lorient, une cinquantaine à Bayonne ou Montbrison. Ces chiffres dépassent souvent les AG locales de la lutte contre la réforme des retraites. 

Des publics variés

Ces AG rassemblent des militantEs chevronné ·es (syndicalistes, Gilets jaunes, militantEs associatifs et politiques), mais aussi de nouvelles têtes, des jeunes et des habitantEs non encartéEs. Certaines réunions, comme à Chambéry, sont restées très militantes ; d’autres, comme à Foix ou Bordeaux, ont mis en avant l’horizontalité et l’ouverture. Les débats portent autant sur les revendications — retrait du « budget Bayrou », taxation des riches, défense des services publics — que sur la stratégie : grève, blocages économiques, actions symboliques. 

Une semaine décisive avant le 10 

Les AG ont déjà fixé des rendez-vous pour populariser le mouvement : collages, tractages devant écoles, marchés et zones commerciales, cantines solidaires et formations à la défense juridique. La soirée du 8 septembre sera un moment clé : des rassemblements festifs « pot de départ de Bayrou » sont prévus devant les mairies, au soir du vote de confiance qui devrait acter la chute du Premier ministre. Le 9, des actions coups de poing sont annoncées dans plusieurs villes pour amplifier la dynamique. 

Le 10 : blocages, grèves, manifestations 

Le 10 septembre, les initiatives s’annoncent multiples : blocages d’axes routiers, zones industrielles ou supermarchés, rassemblements en centre-ville, AG de journée pour décider des suites. À Lyon, Grenoble, Montpellier ou Rouen, des manifestations non déclarées s’organisent ; à Bordeaux et Marseille, des villages des luttes et points de ravitaillement sont prévus. De nombreuses structures syndicales (CGT, Solidaires, Confédération paysanne) appellent à la grève. 

Déjà penser la suite 

Le 18 septembre, une journée de mobilisation unitaire à l’appel de l’intersyndicale est programmée. Dans beaucoup d’AG, l’objectif est clair : transformer le 10 en point de départ d’un mouvement durable. Certaines assemblées locales discutent déjà d’actions le week-end suivant. 

Ce bouillonnement estival marque une rupture : pour la première fois depuis des années, un appel citoyen, relayé par une partie des syndicats et de la gauche, suscite une telle effervescence avant même la rentrée sociale. Le 10 septembre sera un début ; il a déjà redonné confiance à un large pan de notre camp social. 

Olivier Lek Lafferrière, sur la base des remontées des comités NPA