À l’appel de l’intersyndicale CGT-SUD-FSU-Unsa-CFDT-FO, les agents du ministère du Travail (inspection du travail et services de l’emploi) ont observé une journée de grève le 28 juin et se sont rassemblés, en province comme à Paris. Les taux de grévistes ont été particulièrement élevés (50 % par endroits).
Cette journée de grève suit l’organisation dans les services, les jours précédents, d’initiatives très suivies de recueil des doléances des agents, dont les missions subissent de plein fouet les effets de plusieurs réformes successives (dont la RGPP) mises en œuvre de façon particulièrement brutale : suppressions de postes, externalisation de services entiers, accroissement de la pression hiérarchique et de la politique du chiffre sans lien avec la demande des usagers reçue quotidiennement, subordination de l’inspection du travail aux priorités pro-patronales et xénophobes du gouvernement, incertitudes sur le devenir des missions (les services publics de renseignement en droit du travail et l’inspection du travail font partie des « chantiers » de la RGPP2 qui doivent déboucher sur de nouvelles mesures d’ici la fin de l’année). Elles entraînent la destruction progressive des collectifs de travail, la rupture du lien avec les usagers et au final la remise en cause du sens même des missions, qui devraient viser à assurer la protection des droits des salariés et l’insertion des chômeurs.
Le suicide, début mai, de Luc Béal-Rainaldy, inspecteur du travail et militant syndical, a agi comme un révélateur de la dégradation des conditions de travail, de la pauvreté des moyens pour exercer des missions essentielles à la défense des travailleurs, de la souffrance des agents et du mépris des directeurs et du ministre. La parole se libère, bien au-delà des cercles militants habituels, mais le ministère, qui affiche une prétendue priorité à la prévention des risques dits psychosociaux dans les entreprises, continue de nier la présence même de situations de souffrance pour ses agents ! Le mot d’ordre central de la mobilisation est de dire « stop » à cette machine qui démolit le service public et ses agents.
Pour répondre à la multiplication des initiatives et des mobilisations locales, les militants du NPA, avec d’autres, ont poussé, dans les organisations syndicales où ils militent, à leur centralisation par la grève, tant les actions engagées ces dernières années ont souffert de leur dispersion, sans perspective nationale. Il s’agit maintenant de ne pas faire retomber la mobilisation, de l’ancrer localement et de trouver les voies qui permettront de l’amplifier dès la rentrée, en lien avec les autres services publics confrontés à la même politique.
Comité NPA inspection du travail-emploi Île-de-France