Ces dernières semaines, les Indignés donnent de la voix, que ce soit à New York avec le mouvement « Occupy Wall Street » ou dans les autres capitales européennes, les initiatives se multiplient. L’indignation semble se répandre comme une traînée de poudre à travers bon nombre de pays pour dénoncer l’oligarchie et les inégalités sociales.
Samedi 8 octobre à Bruxelles, plusieurs centaines de personnes ont rejoint les quelque 150 marcheurs indignés arrivés d’Espagne et de France. Chaque jour, des assemblées populaires et des ateliers de réflexion sont organisés dans la capitale belge et ce jusqu’au samedi 15 octobre, date prévue pour la « Global Revolution », journée internationale des Indignés.
En écho à cet appel, une grande marche y est organisée. Elle arpentera les rues bruxelloises pour 10 km de revendications. De plus en plus inquiets du contexte politique, économique et social et chaque jour plus indignés par la corruption des politiques, des chefs d’entreprise et des banquiers, ces hommes et ces femmes appellent à s’unir. Indignés face à des crises qui se succèdent sans que les gouvernements ne cherchent de réelles solutions pour les peuples qui y sont confrontés, ils dénoncent une démocratie de façade et pointent du doigt des structures trop hiérarchisées. Le mouvement n’est pas seulement anticrise ou anticapitaliste, c’est un mouvement plus large qui entend redonner le pouvoir de parole et d’action au peuple via une vraie démocratie participative. Et tous les marcheurs venant d’Europe, de Russie, de Cuba, du Chili, de Colombie, du Mexique, du Vénézuela et de Tunisie convergeront vers Bruxelles pour organiser ces Assemblées participatives et ainsi coordonner le mouvement au niveau international. Le « 15O » appelle à une véritable insurrection des consciences et des peuples .
Ce mouvement qui ricoche aux quatre coins du monde n’a pourtant qu’un très faible écho médiatique et lorsqu’il existe, ce n’est que pour souligner le nombre d’arrestations et rarement pour donner une visibilité aux actions menées. Au contraire, les Indignés subissent de plus en plus fréquemment une répression policière qui témoigne explicitement d’une crainte des gouvernements de voir le mouvement prendre de l’ampleur. Et pour cause, ces derniers dénoncent directement les politiciens et les élites financières, de quoi agacer un certain nombre de nos dirigeants. Alors les Indignés seraient-ils capables de faire vaciller notre système en remettant en cause ses fondements ? Évidemment, l’exercice est difficile car le mouvement, profondément horizontal et autogéré, se trouve souvent immobilisé par sa propre démocratie et le règne du consensus. La diversité des horizons politiques participe parfois aussi à la création de blocages qui, s’ils ne sont pas insurmontables, paralysent un certain nombre d’initiatives. Mais n’est-ce pas là le prix à payer pour installer une réelle démocratie ? De toute évidence, tout est encore à construire. Le rendez-vous est fixé le 15 octobre, sur toutes les places. Les Parisiens sont invités à converger à partir de 14 heures depuis les gares parisiennes pour ensuite rejoindre, unis, l’Hôtel de Ville.
Coralie Wawrzyniak