Depuis le 22 mai, le secteur de la protection de l’enfance est en lutte, avec en première ligne les salariées de la Fondation Val de Loire. À l’appel de leur intersyndicale SUD – FO – CFDT, elles protestent contre les coupes budgétaires imposées par le Conseil départemental du Loiret dirigé par la droite, qui vont aggraver les conditions de prise en charge des enfants.
Le Conseil départemental du Loiret souhaite faire passer la dotation quotidienne par enfant suiviE de 37 euros à 17 euros. Cela aurait des conséquences concrètes : unE intervenantE passerait de 6,5 enfants suiviEs à 15 minimum, voire 17 ; unE psychologue devrait suivre plus de 100 enfants ; et, dans le meilleur des cas, il n’y aurait qu’une seule intervention hebdomadaire par enfant. En bref, cela dégraderait massivement la qualité de l’accompagnement et augmenterait les situations de danger.
Suppressions de postes et mobilisations successives
La baisse des dotations entraînerait également un plan social sur l’ensemble de la Fondation Val de Loire, ainsi que la suppression des deux tiers des emplois sur le service DAPAD (Dispositif d’accompagnement au placement à domicile). C’est pourquoi les salariéEs se sont mobiliséEs massivement les 22 et 27 mai.
Mardi 10 juin, toujours à l’initiative de l’intersyndicale SUD – FO – CFDT, un nouveau rassemblement a eu lieu à Orléans. Cette mobilisation a vu converger différentes structures de la protection de l’enfance à qui le département délègue l’accompagnement des enfants. Plus d’une cinquantaine de salariéEs de la Fondation Val de Loire, de l’AIDAPHI, de la Fondation La vie au grand air, de la Maison de l’enfance et d’un centre d’hébergement et de réinsertion sociale se sont ainsi rassembléEs devant les locaux du Conseil départemental pour soutenir les revendications des salariéEs du DAPAD. Florence Galzin, vice-présidente DVD en charge de l’enfance, a refusé de rencontrer une délégation de grévistes, marquant par là son mépris pour ces travailleurEs.
Vers une mobilisation d’ampleur le 19 juin
La mobilisation doit se poursuivre le 19 juin, à l’occasion de la prochaine session du Conseil départemental. Les salariéEs de la Fondation Val de Loire comptent en profiter pour solliciter une rencontre avec le président ainsi qu’avec l’ensemble des éluEs.
La Maison de l’enfance sera elle aussi mobilisée ce 19 juin, pour alerter sur le sureffectif qui perdure depuis plusieurs années. En effet, elle accueille aujourd’hui 185 mineurEs pour seulement 114 places disponibles. Tous les professionnelLEs qui œuvrent au sein de la protection de l’enfance ont bien conscience qu’en retirant un maillon de la chaîne, les conséquences seront désastreuses pour les autres services. Ainsi, les agentEs de la Maison de l’enfance savent que chaque enfant que les associations ne peuvent accompagner sera pris en charge par une structure déjà sursaturée.
Tout l’enjeu est à présent de réussir à construire une mobilisation collective de tout le secteur de la protection de l’enfance.
Correspondantes