Publié le Jeudi 17 juin 2021 à 18h00.

Les agentEs du nettoyage de la gare routière de Lyon-Perrache en grève illimitée

Une grève contre le harcèlement, les humiliations, les violences...

Depuis plusieurs jours, des agentEs de nettoyage se sont installés au centre du hall de la gare routière de Lyon-Perrache : salariéEs de la sous-traitante Arc en Ciel, elles et ils ont décidé de cesser le travail le 8 juin 2021 à 6 h du matin, avec le soutien de leurs syndicats, la CNT-Solidarité ouvrière et la CGT.

« Ça fait des années qu’on alerte tout le monde »

En distribuant leur tract aux passagerEs, ils et elles expliquent : « Nous sommes maltraités par un agent de la Métropole. Il est chargé du contrôle qualité de notre travail mais toute la journée il est sur notre dos, il nous menace, il nous insulte. Il a même racketté certains d’entre nous : il demandait qu’on lui achète un ordinateur, un téléphone, qu’on lui donne une montre… Ça fait des années qu’on alerte tout le monde, y compris à la Métropole, mais ce n’est qu’en juin qu’on a fini par recevoir une réponse d’une élue qui nous a fait comprendre que ce n’était pas son affaire et que le vrai problème c’est qu’on n’avait pas compris la fonction de ce monsieur. Mais sa fonction, c’est vraiment de tambouriner à la porte quand on prend notre douche ?! Ou quand on est aux toilettes ?! »

Une gréviste affectée depuis plusieurs années au nettoyage des sanitaires de la gare nous raconte : « il y a quelque années, une collègue a fait une fausse couche. Le médecin du travail est venu et a demandé qu’on nous installe une chaise pour pouvoir se reposer. Quand il [l’agent] est arrivé, il a fait enlever la chaise ».

Sa collègue qui souffre de fatigue, douleurs au dos, aux genoux... renchérit : « Même quand on sort des toilettes deux minutes pour respirer un peu, il nous crie dessus ».

Reçus par la Métropole, les salariéEs ont expliqué comment l’attitude de son agent avait des conséquences graves sur leur santé.

Ambiance optimiste

Aujourd’hui, leurs revendications sont claires : les salariéEs demandent à leur employeur et à son donneur d’ordre le retrait du site de leur harceleur et la fin immédiate de toute ingérence de la Métropole dans leurs prestations.

Mais ils revendiquent aussi le respect de leur travail et de leur expérience : « Les qualifications ne correspondent à rien. Moi, ça fait trente ans que je suis sur le site, je travaille avec des machines, et pourtant, je suis toujours au plus bas de l’échelle ! ».

Après deux réunions tripartites et plusieurs visites au pied de l’hôtel de la Métropole – désormais occupé par une majorité EÉLV – les salariéEs qui ne sont toujours pas entendus ni pris au sérieux ont décidé de reconduire la grève pour une durée illimitée.

Sur le piquet l’ambiance est optimiste : encouragés par les usagerEs de la gare, par des agentEs de la Métropole solidaires de leur lutte, et par les commerçantEs de la gare, elles et ils sont bien décidés à ne rien lâcher.

 

Pour soutenir les grévistes : https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/caisse-de-greve-pour-les-agents-de-la-gare-routiere-de-perrache

Pour suivre la grève sur les réseaux sociaux : @cntso69