À quelques semaines de l’élection présidentielle, le gouvernement essaie de mener le plus d’attaques possible contre les salariéEs. Face à cela, la riposte doit être immédiate.Plus que jamais, l’idée d’une trêve électorale est bien loin de caractériser la situation à seulement deux mois et demi du premier tour de l’élection présidentielle. Avec l’approfondissement de la crise, les travailleurEs et les peuples subissent toujours plus gravement les attaques des bourgeoisies à la recherche d’une solution sauvegardant profits et dividendes.
Dans ce registre, Sarkozy et ses acolytes ne sont pas en retrait avec la dernière série de mesures annoncées la semaine passée dont les deux plus redoutables, la TVA antisociale et les nouvelles attaques contre le code du travail. Dans la foulée, l’arrivée des feuilles de déclaration fiscale met en évidence que le gel du barème de l’impôt sur le revenu pour deux années consécutives, 2012 et 2013, risque de rendre imposables de nombreuses familles et de faire changer de tranches des milliers d’autres avec une augmentation pouvant atteindre 12,5 % pour certainEs. Suicide politique pour les uns, affolement et servilité devant la dictature du capital, volonté de baliser le débat électoral pour les autres, le pouvoir en place ne nous laisse qu’une option, riposter dès maintenant.
Riposte socialeC’est la voie qu’ont choisi depuis des mois les Fralib, les postierEs, les Lejaby, les salariéEs du nettoyage et tous ceux qui résistent et défendent leurs droits sans attendre les lendemains qui chantent. Et c’est bien un des enjeux de notre campagne : rendre visibles ces résistances, en être les porte-parole. Face aux tentatives d’instrumentalisation par le gouvernement du combat des SeaFrance ou des Lejaby, nous leur affirmons notre soutien inconditionnel. Les assauts racistes de Guéant, les attaques contre le droit de grève dans le transport aérien, l’intervention policière à La Poste montrent la détermination du gouvernement.
Cette détermination justifie plus que jamais une riposte immédiate. Si le gouvernement a fixé au 17 février la première rencontre avec les confédérations syndicales, Bernard Thibault a annoncé lors du meeting au Zénith, une journée européenne de mobilisations pour le 29 février. Les organisations syndicales empêtrées dans leur refus de la politique de la « chaise vide » cautionnent ainsi, de fait, le calendrier fixé par Sarkozy et sa politique de pseudo-dialogue social. L’antisarkozysme affirmé par B. Thibault lors d’un meeting ne saurait se limiter à une dénonciation, si virulente soit-elle. La seule garantie pour battre Sarkozy, barrer la route à Le Pen, s’opposer à l’alignement de la politique d’un gouvernement à majorité socialiste sur celle du « merkozysme », réside dans le développement des luttes sociales.
La campagne de Mélenchon, parsemée de Rafales, de franchouillardises, reste ambiguë sur le refus de payer la dette, l’expropriation complète des banques et surtout d’un silence bruyant sur la participation de membres du Front de Gauche à un gouvernement à majorité socialiste, tout en avançant plus ou moins discrètement, sur les « réservations » de places aux législatives.
Le refus de la TVA antisociale, du nucléaire et de toutes les discriminations, l’interdiction des licenciements et la réduction du temps de travail, les moyens pour vivre pour toutes et tous, les moyens humains et matériels pour le secteur public, autant de combats qui manifestent le refus du plus grand nombre de payer la crise dont sont responsables bourgeoisies et gouvernements à leur solde. Notre campagne n’est pas une campagne de témoignage mais d’engagement à la lutte pour bousculer le rapport de forces, s’engager dans un changement de société.
Robert Pelletier