Publié le Mardi 31 mai 2016 à 10h21.

Un cynisme sans limite

La compression des transferts financiers de l’État aux communes et aux départements est un des outils de l’austérité budgétaire. Dans le cadre du plan de réduction des dépenses publiques, les collectivités locales doivent participer à hauteur de 11 milliards d’euros sur trois ans. Leurs dotations ont donc déjà été amputées de 3,7 milliards d’euros, en 2015 puis en 2016, et doivent encore baisser en 2017.Les communes et départements doivent donc faire des économies. D’abord sur les investissements (dont la baisse peut détruire plusieurs milliers d’emplois dans le BTP) et sur leur personnel. Mais surtout, une chasse est ouverte aux économies sur les prestations et les allocations sociales, chasse dans laquelle les retombées de l’austérité budgétaire se combinent avec les positions réactionnaires de certains élus.

Dans diverses communes, l’augmentation du tarif des cantines scolaires ou d’autres services (transports scolaires, piscine…) est en discussion ou déjà décidée. Ainsi, à Saint-Sébastien-de-Morsent, dans l’Eure, dans les cantines, les familles ayant le quotient familial le moins élevé, c’est-à-dire les familles à la limite des minima sociaux devront supporter une augmentation de 26 % sur le tarif des repas (la hausse est moindre pour la tranche supérieure...). Dans le Bas-Rhin et dans l’Eure, les comptes bancaires des bénéficiaires du RSA peuvent être vérifiés, ce qui n’est pas légal comme le reconnaissent les deux présidents de ces départements.Malgré les condamnations, certains élus n’hésitent même pas à persévérer dans l’illégalité : ainsi, en Loire-Atlantique, le département a décidé d’arrêter d’héberger les mineurs étrangers isolés et continue, malgré 19 condamnations en justice.

Le cynisme du gouvernement « socialiste » est sans limite : il est parfaitement conscient des retombées de sa politique budgétaire, mais tant que ce ne sont que « ceux d’en bas » qui en souffrent….