À Nantes, c’est l’entrée en vigueur de l’interdiction du centre-ville par la mairie (PS, EÉLV, PCF) aux scooters thermiques, outil de travail principal des livreurEs, qui a mis le feu aux poudres et amorcé un mouvement de grève d’une centaine de livreurEs.
Après une première journée de grève lundi 8 mars et une pluie d’amendes et de harcèlement policier toute la semaine, ils se décident pour convaincre les collègues au McDo principal de la ville de cesser le travail.
Contre les plateformes et contre la mairie
Une cinquantaine sont présents en Assemblée générale en plein air ce vendredi 12 mars, toutes plateformes confondues, sous le regard d’une trentaine de soutiens et de quelques journalistes. À coups de milliers de tracts, d’appels au mégaphone et de pancartes, chacun cherche à convaincre les non-grévistes de cesser le travail. L’arrêté municipal est la goutte d’eau qui fait déborder un vase rempli d’amendes, de sueur et d’épuisement. C’est réussi, un premier McDo, puis un deuxième, ferment la prise de commandes, et de nouveaux livreurs se joignent à la bagarre. Tout ce beau monde traverse alors le centre-ville en scandant « Livreurs ! En colère ! » et en présentant leurs revendications. Soutien unanime aux livreurEs de la part des riverainEs, le cortège rejoint le théâtre Graslin, occupé par les intermittentEs du spectacle.
Reçus par de chaleureux applaudissements sur un petit air de convergence des luttes, les livreurEs dénoncent haut et fort les rémunérations scandaleuses, les géolocalisations des plateformes et l’impossibilité de travailler avec l’arrêté municipal. L’adjoint au maire (PCF) venu pour « rassurer » les mobilisés de Graslin et « soutenir » la culture, se trouve bien chahuté et repart aussitôt, honteux d’avoir été mis en défaut.
À 18 heures, rebelote ! Les livreurEs main dans la main parviennent à fermer les livraisons dans une trentaine de restaurants. Cette bonne journée gonfle le moral, le combat continue, contre les plateformes et contre la mairie.