Le 8 mars, le ministre de l’Intérieur a produit une circulaire mettant en place un « plan d’action pour renforcer la lutte contre les bandes ». Cette circulaire est une mise en œuvre de la loi du 2 mars 2010 sur le renforcement de la lutte contre les violences de groupe et la protection des personnes chargées d’une mission de service public. Il est dit clairement que « lutter contre les bandes peut revêtir différents aspects selon l’objectif à atteindre ». De fait, cette circulaire d’application vise deux catégories de personnes : les jeunes des quartiers et les manifestants, même si ce sont les quartiers dits « sensibles » qui font l’objet des huit pages de la circulaire. Outre un mode d’emploi très détaillé du « dépistage des bandes », il faut retenir les deux aspects suivants : le renforcement du fichage – avec le décret du 16 octobre 2009 – qui permet un traitement automatisé de données à caractère personnel concernant des « personnes dont l’activité individuelle ou collective indique qu’elles peuvent porter atteinte à la sécurité publique » et l’extension de la vidéosurveillance. Cette circulaire confirme le renforcement de l’arsenal répressif qui, sous prétexte d’un prétendu renforcement du phénomène des bandes, porte atteinte aux droits et libertés d’une partie de la population, déclarée « à risque ».