Elle avait 22 ans. Elle est morte tuée par une balle tirée par un policier lors de l’interception, à Rennes, du véhicule dont elle était la passagère.
Deux fois, le 7 septembre, un « refus d’obtempérer » s’est soldé, à Nice et à Rennes, par un tir fatal d’arme à feu. Déjà neuf fois en 2022, contre 4 en 2021.
La police tue...
… mais il ne fait pas bon le dire trop fort ! Le même soir, à Lyon, des colleurs d’affiches en ont fait les frais, interpellés et mis en garde à vue pour « outrage par apposition d’affiches » titrées « La police tue » !
Tout est fait pour légitimer l’usage des armes par des policiers qui ne pourraient pas faire autrement que de tirer sur des malfaiteurs de plus en plus nombreux et dangereux... Et ça marche ! Une jeune femme de 22 ans, assise dans une voiture à côté d’un homme recherché par la police pour trafic de drogue, est tuée, et à Rennes c’est quasiment le silence ! Personne, ou presque, ne réagit ni ne s’insurge, personne, ou presque, ne dit que la police tue...
Une volonté politique !
Pour faire admettre que des policiers tirent sur des personnes et les tuent, l’accent est toujours mis sur le fait que ce sont des trafiquants, des voleurs de voiture, connus des services de police... — donc coupables ! — ou des personnes qui les accompagnent – donc susceptibles d’être coupables. Le danger qu’ils et elles feraient courir aux policiers est toujours mis en avant.
La loi a même changé en 2017 : comme pour les gendarmes, les policiers peuvent tirer sur un véhicule quand un conducteur n’obtempère pas et « quand il est susceptible de porter atteinte à leur vie ou à celle d’autrui ».
Le ministre de l’Intérieur affiche son soutien systématique et « a priori », les syndicats de policiers et les politiciens démagogues de tout poil passent en boucle dans certains médias : il en ressort un tableau à charge qui fait de la personne tuée la responsable de sa mort ! « Elle l’a bien cherché », disent les commentaires...
Résister, combattre !
Ne pas s’habituer, continuer à dénoncer, à dire que la police tue. Mais au-delà, il faut avoir conscience que cette police qui tire sur des véhicules qui refusent d’obtempérer, la BRI, qui a tué la jeune femme mercredi 7 septembre à Rennes, la BAC, qui a tué Babacar Gueye en 2015, c’est la même que nous retrouvons dans les quartiers populaires face aux jeunes, c’est aussi la même que nous retrouvons face aux manifestantEs dans la rue !
Alors les organisations du mouvement ouvrier, du mouvement social, doivent se réapproprier les mots d’ordre exigeant la dissolution des unités d’exception comme la BAC et le désarmement de la police.