Publié le Jeudi 23 avril 2009 à 12h03.

Universitaires : amplifier et converger...

Rémi est enseignant-vacataire et doctorant. Yvon est membre du personnel de l'université de Marne-la-Vallée. Ils sont tous deux porte-parole de la coordination nationale universitaire (CNU).

 

Rémi est enseignant-vacataire et doctorant. Yvon est membre du personnel de l'université de Marne-la-Vallée. Ils sont tous deux porte-parole de la coordination nationale universitaire (CNU).

 

 

Quelles sont les raisons de la mobilisation, depuis onze semaines, contre les projets de Valérie Pécresse ?

Nous faisons face à une politique de démantèlement des services publics qui nous soumet à la seule logique de la rentabilité et à une mise en concurrence généralisée. A terme, des facs, des filières entières, jugées non rentables, sont amenées à disparaître. Le désengagement financier de l'Etat va faire exploser les frais d'inscription. L'égalité d'accès au savoir est gravement remise en cause.

 
Que pensez-vous des nouvelles formes de résistance comme les cours hors-les-murs, le grève du zèle ou la ronde des obstinés ?

Elles sont intéressantes et permettent une apparition médiatique. Mais elles ne doivent pas occulter la grève et les manifestations qui permettent de créer un véritable rapport de force.

 
Comment expliquez l'ampleur et la durée du mouvement ?

Le mépris du gouvernement et sa volonté de ne pas écouter nos revendications ont largement contribué à la détermination des universitaires. L'ampleur des attaques sur l'éducation mais aussi le contexte de crise économique ont fait grossir les rangs des mobilisés. Il y a une prise de conscience que l'ensemble de la société est touchée. 
 
Un simple mouvement de colère ?

Bien plus que cela. Le mouvement s'est rapidement étendu aux revendications étudiantes et aux Biatoss (personnel non-enseignant) sur les questions de salaires, d'externalisation, de précarité et de mobilité. L'ensemble des acteurs de l'Université est en lutte. Même si leurs salaires et leurs conditions de travail ne favorisent pas la construction d'une lutte collective, une volonté militante émerge chez les précaires. 
 
Que pensez-vous de la coordination nationale des universités (CNU) ?

C'est une expérience qui permet de se confronter directement à la question de « qui décide pour qui ? ». Elle permet de ne pas laisser la direction du mouvement aux seules directions syndicales. Nous restons convaincus que la lutte doit être dirigée par ceux qui la mènent, enseignants-chercheurs, chercheurs, Biatoss et étudiants. En tant que porte-parole élus de cette CNU, notre mandat est de rédiger des communiqués afin de ne pas laisser au gouvernement le monopole de la communication. 

Quel est le plan de bataille pour la rentrée des vacances de printemps ?

Maintenir la pression et, si possible, amplifier la mobilisation, manifester avant le 1er  mai mais aussi directement après. Nous travaillons en direction d'autres secteurs pour que nous manifestions ensemble et décidions ensemble de la suite à donner. Les revendications portées par le monde du travail et les services publics sont transverses et la loi Bachelot dans les hôpitaux est une copie conforme de la LRU. Les politiques menées par le gouvernement attaquent l'ensemble du service public. Le plan de bataille est simple : convergence des luttes. 

Propos recueillis par Quentin Glorieux