Après dix semaines de mobilisation, aucune des revendications n'a reçu la moindre réponse satisfaisante. Pourtant, la lutte est loin de s'arrêter.
Après dix semaines de mobilisation, aucune des revendications n'a reçu la moindre réponse satisfaisante. Pourtant, la lutte est loin de s'arrêter.
Ronde infinie des obstinés, cours publics, nuits blanches des universités, démissions de fonctions administratives, refus de présider les jurys de bac: les initiatives des personnels et étudiants de l'enseignement supérieur et de la recherche ne manquent pas. Elles dénoncent les fausses concessions de la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, et du ministre de l'Education, Xavier Darcos. Ces prétendus reculs, cautionnés par deux syndicats minoritaires (Unsa et CFDT), sont salués par quelques présidents d'université, qui appellent à rentrer dans le rang par peur d'une « mauvaise publicité », dans le contexte actuel de concurrence entre les universités. En parallèle, ce même gouvernement emploie des moyens de répression brutaux et démesurés (chars antiémeute, flash-balls, entraves aux départs des manifestations) pour criminaliser ce mouvement universitaire, comme on l'a vu, à une échelle plus importante, lors de la mobilisation contre le sommet de l'Otan.
Cette contestation existe aussi en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Grèce, où des mobilisations s'opposent au démantèlement des systèmes éducatifs, à la privatisation de l'instruction et à l'asservissement de l'enseignement supérieur et de la recherche au pouvoir économique. En France, cette résistance, qui contestait au début les projets de « réforme » du statut des enseignants-chercheurs et de formation des enseignants, s'est élargie, en demandant l'abrogation de la « LRU » (la loi d'« autonomie » des universités, qui donne des pouvoirs de PDG aux présidents) et en exigeant un réengagement massif de l'Etat, ainsi qu'un plan de création de postes statutaires. Plus largement, c'est une dénonciation de la politique de Sarkozy, de son gouvernement et de ses discours méprisants contre la communauté universitaire.
Les contre-réformes françaises et leurs équivalents européens ont pour but d'assujettir la production et l'enseignement des connaissances au marché et au pouvoir politique, selon les logiques du processus de Bologne et de la stratégie de Lisbonne. Ainsi, les pouvoirs nationaux en place ont besoin de casser l'autonomie intellectuelle et scientifique des universitaires afin d'imposer leur « autonomie »: gestion des ressources humaines calquée sur le management privé, dissolution du service public dans les partenariats et autres « fondations » avec le privé, mise en concurrence des universités dans un « grand marché de la connaissance », comme l'appelait déjà Claude Allègre (PS), il y a dix ans.
Ces politiques vont à l'encontre d'une université considérée comme un lieu de savoir libre, porteuse de valeurs émancipatrices. Face à cette casse de l'enseignement et de la recherche publics, coordonnée à l'échelle européenne, le NPA fera entendre une opposition radicale et anticapitaliste durant la campagne pour les élections européennes. Il portera les revendications légitimes des luttes en cours pour une université et une recherche au service de toutes et tous, et pas du profit privé. Ainsi, le NPA soutient le contre-sommet de Louvain, les 28 et 29 avril, parallèle à la conférence ministérielle qui doit « évaluer les progrès accomplis et les nouvelles mesures à mettre en place » et faire le point sur les « réformes » universitaires engagées.
La commission « Université-recherche » du NPA