La tournée continue pour le documentaire « Rouge, la couleur qui annonce le journal », qui était présenté mardi 11 mars à la salle Mon ciné de Saint-Martin-d’Hères, en banlieue de Grenoble.
Olivier Besancenot y était présent ainsi que Rita, protagoniste du film, venue témoigner de cet épisode de la vie de notre organisation : la création en 1976 d’un journal quotidien, entreprise titanesque et risquée mais s’inscrivant dans une époque où la révolution semblait perçue « pour demain ». Ainsi, la Ligue exprimait son ambition de proposer « une autre information, qui rende compte des luttes ». Différent, ce journal l’était assurément, avec ses articles internationalistes, féministes, écologistes, à l’écoute des évolutions sociales. Nous sont donc relatés, dans une réalisation « à l’arrache » selon son apprenti co-réalisateur mais avec beaucoup d’humour, le dénichage du local dans les annonces du Figaro, l’achat rocambolesque de la rotative, l’énorme festival aux halles de la Villette pour financer tout cela. Mais aussi les contradictions et désaccords énoncés avec sincérité et sans filtre. Du fait de l’urgence et d’un amateurisme certain, une fois le journal est paru avec quelques pages à l’envers. Mais, comme le dit Rita, « Nous apprenions notre métier en marchant […], nous étions soudéEs et portéEs par une cause, un projet […], nous avions l’impression de faire un truc concret ».
Une drôle de tombola
La salle était comble mardi et les quelque 130 personnes présentes ont pu également se voir proposer, outre notre incontournable table de presse, des badges faits maison et une très drôle tombola woke concoctée par des camarades (« Partage des richesses activé : toutes les cases sont gagnantes » !).
Le débat qui a suivi la projection a été animé par le directeur de la salle, manifestement ravi de nous accueillir dans une si bonne ambiance. Un débat si riche que le temps s’est avéré trop court, si on voulait encore pouvoir profiter du buffet et d’une bonne bière des Vosges — étiquetée à nos couleurs — proposés à prix libre, du résultat de la tombola, et bien sûr de recueillir quelques dons précieux, le tout (est-il besoin de le redire ?!) dans le cadre de la souscription dédiée au rachat du local de Montreuil.
La bataille de l’information
Sans surprise, les discussions ont souligné que l’époque décrite dans le film était très différente d’aujourd’hui, nous amenant à nous interroger sur les pistes d’actions ici et maintenant dans une période particulièrement dure. Mais, après avoir rappelé que l’info restait une bataille à temps plein et que pénétrer dans une salle de cinéma comme nous l’avons fait ce soir plutôt que de rester devant les chaines d’info en continu pouvait être « considéré comme un acte de résistance », on pouvait compter sur Besancenot pour porter un discours d’espoir et de combativité aussi « ressourçant » que l’a été pour lui la réalisation de ce film. Au final, le terme de « camaraderie » aura souvent été prononcé par les unEs et les autres comme pouvant traverser les époques, comme le sont la notion de « collectif » et l’audace de tenter des choses et de prendre des initiatives.
Car, comme disait un autre témoin et acteur de cette époque, pour demain ou pour plus tard, la révolution reste toujours à faire !
CorrespondantEs