Disposant d’un élu au conseil municipal de Chambéry, le NPA a fait la démonstration que face à une municipalité socialiste, il n’y a d’autre attitude cohérente que de construire une opposition frontale.Combinant dénonciation argumentée au conseil municipal et construction de fronts contre les politiques menées, nous avons obtenu un grand écho et de réelles avancées, en contraignant par exemple la municipalité à retirer à Vinci la gestion des parcmètres. Pour avoir choisi d’entrer dans la majorité, EELV (5 élus) et le PCF (4 élus) ont fait la démonstration inverse : contraints d’être solidaires du PS, leurs élus se sont déconsidérés en votant tout et n’importe quoi, sans jamais pouvoir infléchir les politiques menées.Pour les élections municipales de 2014, le NPA et les Alternatifs — qui à Chambéry ne sont pas entrés dans le Front de gauche — ont souhaité élargir cette démarche, en proposant dès octobre 2012 aux organisations de la gauche radicale présentes sur la ville de construire une liste d’opposition de gauche à la municipalité PS. En février 2013, le Front de gauche a répondu favorablement, annonçant publiquement qu’il s’opposerait au budget municipal du PS et passerait donc dans l’opposition.
Rassembler la gauche de combatC’était sans compter sur les élus municipaux du PCF qui ont voté une nouvelle fois le budget socialiste, en expliquant que « la position du Front de gauche n’engage pas les élus du Front du gauche »... Si le PG, qui ne dispose d’aucun élu, a dénoncé la position des élus communistes, la direction du PCF a fait marche arrière, annonçant qu’elle ne s’engagerait pas dans une démarche d’opposition à la municipalité et qu’elle ne participerait pas à une liste sur laquelle figurerait l’actuel élu du NPA.Tandis que ce retournement du PCF faisait exploser le Front de gauche, le NPA et les Alternatifs ont entamé des premières discussions avec le PG, que la FASE et Convergences et Alternatives ont rapidement rejointes. De fortes convergences ont été mises en évidence, tant sur une stratégie d’indépendance totale envers les partis du gouvernement, au premier comme au second tour, que sur un programme anticapitaliste et éco-socialiste (gratuité et développement des transports en commun, audit citoyen et non-paiement de la dette illégitime, suppression des délégations de services publics, etc.).Un manifeste est en cours de rédaction pour proposer à toutes et à tous de s’engager dans la construction dans l’agglomération chambérienne de listes de rassemblement de la gauche de combat, totalement indépendantes des partis du gouvernement. Largement soutenue par le milieu militant local, notre démarche dépasse le cadre municipal : l’enjeu est de s’adresser à la population pour lui proposer de construire une opposition de gauche à ce gouvernement, qui soit à la hauteur des attaques que subit actuellement le monde du travail.
Laurent Ripart