Après la condamnation de l’inspectrice du travail de Tefal, les réquisitions – même « modérées » – contre les syndicalistes d’Air France, la justice, soutenue et encouragée par le patronat et le gouvernement, est bien décidée à poursuivre sa besogne : sanctionner, condamner, pour décourager celles et ceux qui résistent à leur sale politique.
Le procès des Goodyear à Amiens les 18 et 19 octobre s’inscrit dans cette même logique. Condamner non pas les actionnaires et patrons qui fabriquent la misère sociale, mais celles et ceux qui défendent leur travail, leur seul moyen d’existence. À un moment où des milliers de suppressions de postes, de licenciements sont programmées, annoncées, le message est clair : salariéEs d’Alstom, de SFR, de…, respectez le dialogue social, acceptez les plans de suppression d’emplois.
Même lieu, même heure...
Au-delà de la condamnation de cette campagne, par l’ampleur de la vague de solidarité qu’elle a suscitée, la mise en examen des Goodyear est une étape importante dans la construction du refus de la politique de criminalisation des luttes. Les positionnements des directions syndicales devraient être à la hauteur de ces enjeux. Le minimum syndical passe notamment par un appel clair à une journée de grève.
Il serait difficilement acceptable que se reproduise le déroulement de la journée du 27 septembre, avec deux rassemblements quasiment aux mêmes heures : celui des salariéEs d’Alstom contre la liquidation du site de Belfort, et celui du soutien aux syndicalistes d’Air France en procès, cela à quelques kilomètres de distance... Certes des délégations, comme celle du NPA, se sont rendues au deux rassemblements. Mais les 18 et 19 octobre à Amiens, c’est bien tous ensemble, à la même heure, sur le même lieu, que nous nous retrouverons.
Robert Pelletier