Dans un contexte marqué par la grève des cheminots et les manifestations de solidarité avec la Palestine se déroulaient en France les 31e Rencontres internationales de jeunes (RIJ). Il s’agit du camp des jeunes de la IVe Internationale, un camp de jeunes anticapitalistes et révolutionnaires venus du monde entier.
Cette initiative a regroupé des délégations européennes, et il y avait aussi des militantEs des Philippines, d’Egypte, du Canada, des États-Unis, d’Argentine… Et malgré la rétention pendant 4 jours d’un camarade mexicain par la police française qui appliquait les lois anti-étrangers du gouvernement, celui-ci a finalement pu participer aux discussions !
Une semaine de débats et de formationsLes RIJ étaient organisées en trois grands thèmes de deux jours chacun : mieux comprendre le monde, combattre les oppressions et comment renverser le capitalisme. Diverses formations de qualité se sont tenues au long de la semaine. Cela permettait de comprendre que la crise du capitalisme est encore devant nous.La nécessité de s’organiser politiquement a donc une importance particulière. Les résistances se développent partout à travers le monde, et nos discussions ont permis de discuter du rôle central que jouent les travailleurEs pour en finir avec ce système et construire une autre société, débarrassée de l’exploitation et de toute forme d’oppression.
Remontée des luttes internationales face à l’offensive des capitalistesPour les jeunes, l’avenir promis n’est que précarité, oppressions et guerres. En Italie par exemple, la construction d’une exposition internationale reposera sur 13 800 travailleurs mais seulement 300 seront rémunérés, puisque le reste sera composé de jeunes stagiaires, non rémunérés donc... L’esclavage serait-il en train de réapparaître ? Les classes dirigeantes sont donc organisées à l’échelle internationale pour détruire notre avenir.Mais les jeunes et la classe ouvrière relèvent la tête et commencent à s’organiser pour résister aux attaques des capitalistes. Dans l’État espagnol, le phénomène des marées regroupent des dizaines de milliers de salariéEs et d’usagerEs en défense des services publics et a réussi a stoppé la fermeture d’hôpitaux. En Argentine, plusieurs journées de grève nationale interprofessionnelle ont eu lieu et la grève de Lear polarise le mécontentement social. Aux États-Unis, un mouvement dans les Wall Mart, les fast-food ou pour le salaire minimum se développe à l’échelle de tout le pays. Les résistances à l’échelle internationale commencent à franchir un cap. Le développement de l’auto-organisation en Argentine, mais aussi dans des entreprises en Italie contre leurs fermetures, ou dans le mouvement des marées dans l’État espagnol montre la voie à suivre pour prendre en main nos luttes et rompre avec le capitalisme.Ces mouvements ne sont pas généralisés mais ils peuvent avoir un écho plus important qu’auparavant. La crise économique vient donc se doubler d’une crise politique où la légitimité de ce système et des gouvernements est de plus en plus faible et remis en cause. Mais cela peut aussi profiter à l’extrême droite qui se développe à l’échelle européenne. Les discussions aux RIJ ont donc aussi porté sur la nécessité de la combattre. Une échéance peut être les rassemblements qui se tiendront prochainement en mémoire de Pavlos Fyssas, militant grec assassiné l’année dernière par Aube dorée.
Des possibilités pour les anticapitalistes et les révolutionnaires, des réponses diversesDans cette situation, les anticapitalistes et les révolutionnaires peuvent avoir un espace politique important en démontrant leur utilité dans les luttes et les résistances au quotidien, en mettant en avant la nécessité de renverser ce système. Au cours de cette semaine, les discussions ont donc beaucoup porté sur la nécessité de s’organiser dans des partis politiques, et le type de parti dont nous avons besoin pour répondre aux enjeux de la situation. Des réponses différentes sont apportées en fonction des pays mais aussi parce que les avis ne sont pas unanimes.Au Danemark, les militantEs anticapitalistes du SAP sont engagés dans la construction de l’Alliance rouge et verte, une coalition large qui a une audience électorale importante. Les débats qui traversent cette coalition reflètent souvent des positions contradictoires. Ainsi, l’ARV a pu parfois voter pour le budget national présenté par le gouvernement en place et parfois s’y opposer. Dans ce cadre, les militants du SAP mènent donc des batailles politiques importantes. Le projet des camarades est de construire un parti dont le périmètre ne soit pas révolutionnaire, pour favoriser l’émergence d’une alternative politique au gouvernement actuel.D’autres camarades mènent des expériences différentes. En Grèce, les militantEs présents au camp sont investis dans Antarsya, un front anticapitaliste et révolutionnaire plus homogène qui place donc son centre de gravité dans les mobilisations sans penser que c’est par un accord avec Syriza et la gauche institutionnelle que se trouve les solutions pour les travailleurEs.Ces débats importants traversent toute la gauche révolutionnaire en Europe et dans le monde. Le simple développement des luttes sociales ne suffira pas à sortir de la crise et à en finir avec cette société. Il y a besoin de partis politiques révolutionnaires suffisamment forts numériquement et politiquement pour jouer un rôle permettant aux explosions sociales d’ouvrir des brèches dans le système, pour disputer la colère populaire à l’extrême droite et aux forces qui veulent la canaliser vers des solutions institutionnelles. Au NPA, ces débats nous traversent également : sur le rapport au Front de gauche, l’utilité de notre organisation dans les mobilisations, etc. Les RIJ permettent donc d’avoir un éclairage internationale riche permettant de mieux montrer qu’il ne s’agit pas de questions abstraites mais des réponses que nous apportons aux problèmes actuels de la lutte des classes.Nous nous sommes donc donné rendez-vous au prochain camp qui se déroulera à la fin du mois de juillet 2015 en Belgique.
JBP et Damien