Bordeaux : contre les expulsions de Roms, « laissez-les grandir ici ! »Mardi 26 février au matin, un important déploiement de CRS envoyé par la préfecture à la demande d’Alain Juppé, a fait « évacuer » et murer les deux principaux squats de Bordeaux. Plus de 200 Roms ont dû plier bagage, une majorité aussitôt expulsés par avion vers la Bulgarie, une cinquantaine d’autres n’obtenant qu’un relogement provisoire. L’État comme le maire de Bordeaux invoquent l’insalubrité, la délinquance, la fin des droits de séjour. Ces Roms sont pourtant bulgares donc citoyens européens, mais ils restent soumis en France à un « régime transitoire » qui en limitant leurs conditions de circulation, de travail et d’installation, les condamne à une très grande précarité. Depuis plusieurs jours la menace pesait sur les squats de l’agglomération, des familles ayant reçu des « obligations de quitter le territoire français (OQTF) ». Pour affirmer leur solidarité, des enseignantEs en lien avec le Réseau éducation sans frontière ont organisé le vendredi 1er mars le « parrainage républicain » d’une dizaine de familles : près de 150 personnes ont ainsi pu affirmer leur soutien et dénoncer ces expulsions iniques. Toulouse : « Troupes françaises, hors du Mali ! hors d’Afrique ! »C’est sous ce mot d’ordre d’une brûlante actualité qu’une centaine d’anti-impérialistes toulousains ont participé samedi 2 mars au rassemblement organisé à l’initiative de Coup pour Coup 31, Déchoukaj, Entraide Tiers Monde 31-46, NPA et OCML-Voie prolétarienne (avec sur place la présence de Lutte ouvrière, du PCOF et du Partit occitan). Les participantEs ont déployé une banderole contre la façade de la mairie, discuté pendant une heure avec les passants, et un camarade du NPA a pris la parole au nom des organisations ayant appelé au rassemblement, concluant par quatre exigences : le retrait immédiat des troupes françaises et leurs alliés du Mali, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le démantèlement des bases militaires françaises en Afrique, le droit au séjour inconditionnel pour les Maliens en France et l’arrêt des expulsions. Venant après un premier petit rassemblement le 5 février, la réunion publique organisée le 28 février à la fac du Mirail par le comité jeunes du NPA et le groupe l’Étincelle, cette deuxième initiative unitaire initie une mobilisation prolongée sur la ville de Toulouse contre l’impérialisme français au Mali et en Afrique. Paris 19e : Réussite de la réunion avec Olivier BesancenotPlusieurs comités NPA parisien ont décidé de faire une réunion publique de quartier mardi 26 février au soir. Plus de 11 000 tracts distribués sur les marchés, aux sorties de métro et entreprises et un millier d'affiches collées (avec une amende pour affichage illégal !)… Dans le bar populaire « Culture Rapide » à Belleville, un lieu agréable et convivial où a eut lieu la réunion, 70 personnes sont venues, dont un quart de militantEs. Après l'intervention d'Olivier, une discussion sympathique et enrichissante a démarré : quelle part d'utopie et de réalisme dans notre projet, que faire quand on nous dit que les caisses de l’État sont vides, comment lutter contre l'extrême droite, quelle est la nécessité d'avoir un parti. Une dizaine de personnes nous ont laissé leurs contacts. Saint-Denis (93) : Roms et mal-logés manifestent !À Saint-Denis, Porte-de-Paris, des bidonvilles Roms se sont développés, mettant à la vue de tous la misère, l’exclusion du logement, du travail, dont ils sont les victimes. La mairie oscille entre la bataille pour un relogement digne et son désir de faire place nette. Elle interpelle les propriétaires institutionnels, le préfet et l’État, pour obtenir le démantèlement des camps. En même temps, elle s’est engagée dans l’installation d'un village Roms. Les associations de soutiens sont très méfiantes. Au-delà des discours politiquement corrects, elles voient le consensus qui existe sur la solution répressive, expéditive. La Plateforme 93, regroupant des associations intervenant en solidarité avec les Roms, ainsi que le DAL et le Réseau solidarité logement, ont appelé à une manifestation centrée sur le refus des expulsions sans relogement et la réquisition des logements vides. 150 personnes ont manifesté samedi 2 mars jusqu’à une gendarmerie désaffectée depuis au moins 20 ans. En passant par les campements de la Porte-de-Paris, 50 Roms qui ont mené la manifestation ont fait bouger les habitants des bidonvilles ! Une première qui démontre que le travail de sensibilisation et de mobilisation paie, et que les pouvoirs publics vont devoir tenir compte de la parole des Roms et de tous les mal-logés.
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