Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPR) d’Olivier Besancenot, héritier de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), refuse de rallier le Front de gauche.
L’ombre de Jean-Luc Mélenchon va planer à partir de vendredi sur les participants au Congrès du NPA du « postier » Besancenot. Officiellement, il s’agira pour eux d’élire une nouvelle direction collégiale, de rédiger une déclaration politique et de discuter de la laïcité. Bref, la question d’une candidature à la présidentielle, officiellement, n’est pas à l’ordre du jour : elle ne sera débattue qu’en juin.
Sauf que… le parti tout entier ne parle que de cela. Et des divergences de stratégie fortes apparaissent déjà, sur fond de crise : le NPA n’a-t-il pas perdu en deux ans 3.000 de ses 9.000 militants ? Le désaccord principal porte sur une question, et une seule : rallier ou non le Front de gauche (l’alliance du Parti de gauche de Mélenchon et du PC) en vue de la campagne présidentielle ? Les 3.500 militants à jour de cotisation ont en fait déjà répondu : ils ont dit non. Les votes, effectués avant le congrès, placent en tête le « courant » Besancenot-Alain Krivine défavorable à un rapprochement avec Mélenchon (48 % des suffrages). Surgit ensuite une liste carrément opposée à toute alliance (28 %). Les « unitaires » ne rassemblent que 27 % des suffrages exprimés. Les jeux semblent donc faits.
« Je crois à sa mue »
Sauf que… l’ex-socialiste Mélenchon est devenu un personnage incontournable de la gauche de la gauche. Omniprésence médiatique et, sur le terrain, formules accrocheuses, l’ancien sénateur PS de l’Essonne a su attirer à lui une partie des électeurs qui, auparavant, se retrouvaient dans les discours de Besancenot. Et ça énerve l’équipe du NPA, qui reproche à Mélenchon de ne pas fermer la porte à une participation à un gouvernement PS en cas de victoire de la gauche en 2012 : « Il est le Canada Dry de la radicalité », assène Pierre-François Grond, un proche de Besancenot. A l’inverse, Danielle Obonnot, représentante de la ligne « unitaire », refuse « les procès d’intention » : « Mélenchon a des qualités et prend des positions sur le mouvement social. Je crois à sa mue. Je suis pour prendre les gens aux mots. »
Olivier Besancenot, après l’échec du NPA aux régionales de mars dernier, confiait à ses proches son « spleen » et sa volonté de se « consacrer à sa famille ».
Sauf que… il serait en train de réfléchir, dit-on, à un véritable « come-back ». Avec l’aide des altermondialistes, de syndicalistes et du mouvement associatif. Un actuel dirigeant du parti le dit sur le mode du défi : « Rendez-vous en juin… »