PARIS, 3 fév 2009 (AFP) - Qu'ils soient trotskistes, syndicalistes, écologistes radicaux, ou anti-sarkozistes venant pour la première fois frapper à la porte d'une organisation politique, les militants du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ont un désir commun: changer la société.
Avec environ 9.000 adhérents revendiqués, soit trois fois plus qu'à la trotskiste LCR (3.200) bientôt dissoute, le NPA recrute large.
"Parmi les nouveaux adhérents, on a énormément de gens écoeurés par Nicolas Sarkozy. Pour beaucoup, c'est une première expérience politique", résume à l'AFP Alain Krivine, fondateur de la LCR qui s'amuse de se retrouver dans un parti où "les gens ne s'appellent pas +camarade+". "Il y a pas mal de syndicalistes aussi", ajoute Olivier Besancenot, lui-même adhérent de Sud, qui se défend de faire du NPA un "parti fourre-tout". Ce qui rassemble ces militants, c'est l'envie de changer en profondeur la société actuelle.
Avec la crise, "on se rend compte que beaucoup de problèmes sont une conséquence du capitalisme et ça m'a radicalisé", explique Florent Kaisser, 26 ans, un "thésard" en informatique, militant de l'association altermondialiste Attac qui a récemment rejoint le NPA "après avoir hésité à aller au MoDem". "On voit bien que le capitalisme a ses limites et s'enrichir sans entraves me pose problème", assure Julien, étudiant infirmier à Paris, novice en politique et particulièrement concerné par le "service public de santé". "Le NPA va devenir ce qu'on a envie qu'il devienne. Je regarde, je me forme, je vais devenir de plus en plus actif", dit-il.
Des "écoles de formation" sont d'ailleurs prévues pour les nouveaux militants, selon M. Besancenot. Et puis, le "charismatique" facteur de Neuilly "a notre âge et il est au courant de nos problèmes", "on n'a pas de mal à s'identifier à lui", précise Julien. "Moi, je m'en fous de Besancenot", lance Muriel Bombardi, 38 ans, qui a adhéré à la LCR en octobre, en vue d'intégrer le NPA. "Il est brillant mais je n'ai pas rejoint le mouvement pour lui", assure cette assistance sociale de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Elle fait partie de ces "orphelins" des partis politiques "traditionnels" qui ont trouvé dans le NPA l'organisation qui leur manquait. "J'avais des luttes individuelles et la volonté de changer radicalement la société mais rien de construit", explique-t-elle : "l'élection de Nicolas Sarkozy m'a motivée à m'impliquer politiquement". "C'est le seul parti qui pouvait me convenir" car "il mixe le côté révolutionnaire, l'écologie radicale et une meilleure répartition des richesses", dit-elle. Ce qui lui plaît au NPA? "L'idée de pouvoir reprendre nos vies en main". Françoise Planchard, elle, a participé à la campagne de José Bové lors de la présidentielle 2007, aux côtés des Alternatifs près de Montauban (Tarn-et-Garonne). Si cette chômeuse de 51 ans a rejoint le NPA, c'est pour son "orientation politique" mais aussi parce qu'elle en avait "marre des groupuscules et des petits scores de moins d'1%". Elle a "le sentiment que le NPA va continuer à se développer" et peut-être un jour, "prendre le pouvoir".
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